Je déambulais dans les couloirs de notre librairie favorite quand cette couverture jaune a accroché mon regard. L’histoire des dinosaures par le paléontologue Ronan Allain couvre des millions d’années qui se traversent en quelques pages et donnent un regard neuf sur ces bestioles déformées par Hollywood. Si vous souhaitez faire le point sur ce que l’on sait et ce que l’on ne sait pas sur les dinos, mais aussi lire l’auteur s’énerver contre Spielberg (huhu), ce petit ouvrage rapide et bien écrit est idéal. Et d’abord, qu’est-ce qu’un dinosaure ?
Typiquement, on apprendra que le dernier des dinosaures n’est pas Denver (tristesse) mais le colibri qui chante à votre fenêtre, ou encore le rouge-gorge ou l’autruche : ces descendants ailés sont issus de la seule branche qui ne s’est pas éteinte et sont le témoin de millions d’années d’évolution. On en apprend également davantage sur les liens de parenté entre ces animaux : on ne dispose pas de leur arbre généalogique complet, mais de photographies partielles de cousins, oncles, grands-oncles, dont on croise des éléments communs pour déterminer qui est le parent de qui. Comme si on organisait une réunion de famille impromptue en prenant des milliers d’individus au hasard dans la rue et qu’on cherche qui est lié à qui. L’auteur témoigne aussi d’un certain sens du suspens, quand il décrit les chasses aux fossiles qui se sont déroulées à différentes époques, révélant des rivalités entre paléontologues qui pourraient faire l’objet de films d’action.
Au final, j’ai dévoré le livre en quelques jours, appréciant particulièrement de lire en réalité l’histoire de l’étude des dinosaures. Seul bémol, l’emploi un peu massif des noms scientifiques des dinos, contraignant à ouvrir régulièrement Google images pour avoir une idée de ce dont on parle. Imaginez le même bouquin avec des croquis des animaux et vous obtenez un best-seller. Mais ce qui m’a le plus marqué, en refermant le livre, c’est que notre planète Terre a vu évoluer pendant 165 millions d’années ces animaux, certains aussi petits qu’un chien, d’autres plus hauts qu’un immeuble. L’homme quant à lui a, au mieux, 100 000 ans au compteur. Une brindille qui fait quand même relativiser un peu tout ça et se fait poser quelques questions : est-ce que dans 65 millions d’années on se souviendra encore de nous ou finalement ne sera-t-on qu’un petit accroc dans l’histoire de notre bonne vieille Terre ?