Attention, des éléments du livre vont être abordés à la suite de cette présente intervention. La psychologie des personnages ressentie (et donc subjective) sera principalement abordée. Je vous remercie de me lire.
Difficile de faire plus claire : oui, le célèbre petit belge à la moustache, affaibli par l'âge et la maladie, succombera à la fin de l'affaire, narré une fois de plus par le grand capitaine Hastings.
Celui-ci revient vers son ami, après une très longue séparation, pour sa dernière affaire. Veuf de sa bienveillante épouse, il vient peut-être aussi se raccrocher au dernier élément stable de sa vie.
Tout au long du livre on le sentira perdu. Perdu par ce monde ayant avancé trop vite et l'ayant laissé au bord de la route, perdu par son plus proche ami si secret avec lui et ne lui confiant quasiment rien, perdu par le comportement de sa fille, trop... incompréhensible pour lui.
Déterminée, travailleuse, très peu démonstrative avec son père et avec un caractère bien trempé (représentant la nouvelle génération rebelle et indépendante), elle lui ne lui apparait que comme une adolescente, s'inquiétant et veillant sur elle avec exagération, empiétant sur sa vie privée alors qu'elle est une adulte tenant avant tout à sa liberté.
Pauvre Hastings, il n'aura de cesse de s'interroger sur ce qu'il doit faire, et sur ce que sa défunte femme aurait fait. Il se sent si perdu... Tout lui échappe.
Mais il est de retour, là, à Styles Court, où tout a commencé, et que tout se terminera. Car nouveau criminel, serial killer, doit récidiver dans cette endroit devenu une pension de famille. Originalité de l'oeuvre, Poirot semble connaitre l'identité du meurtrier, tout en étant incapable de prouver sa culpabilité. Aurait t'il trouvé son maitre ? Poirot maitrise t'il la situation comme à son habitude ou, sous le poids de l'âge, est-il baloté en pleine tempête incapable de prévoir les événements ?
Mais une question s'impose au fur et à mesure du temps : n'est-ce pas le simple délire d'un vieux gâteux tentant de résoudre sa plus belle enquête qu'il a lui-même inventé ? Juste pour se sentir encore opérationnel, se sentir encore vivant malgré le fait qu'il se rapproche chaque jour un peu plus de la mort, juste pour revivre sa gloire ée ?
C'est le point de vue grandissant de son plus fidèle compagnon, cet homme (et Poirot s'en servira, peut-être au détriment de celui-là) qui lui voue une confiance aveugle.
En effet, malgré les doutes sur la santé mental de son ami, il lui accordera néanmoins ses "dernières volontés" en lui prêtant yeux et oreilles dans son enquête, alors qu'il ne sait pas quoi voir ni entendre auprès des nombreux personnages aux personnalités complexes et riches, qui donneraient presque l'impression au lecteur de pouvoir résoudre l'affaire tout seul.
Bref, c'est la combinaison de tout ces éléments, combinés à bien d'autres non dévoilés pour ne pas tout gâcher quand même (le mieux reste de lire le livre sans connaitre le dénouement final) m'ont fait apprécié ce livre.
Agatha Christie nous fait, comme à son habitude dans les Hercule Poirot, ressentir les émotions de Hastings afin que le suspense reste entier jusqu'à la révélation final. Mais la profonde impuissance de celui-ci accentue encore les sensations et tiens littéralement en haleine jusqu'au bout.
Oui c'est la dernière aventure de Hercule Poirot. Mais à mon sens la meilleure.
D'avance, désolé des fautes. Bisous.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.