L'idée principale est bien résumée dans le sous-titre "Comment l'industrie du bonheur à pris le contrôle de nos vies". Les auteurs développent cette idée en présentant les origines de la psychologie positive, le soutient financier inédit qu'a reçu cette discipline, le manque de sérieux scientifique sur lequel elle s'appuie, l'émergence en parallèle d'une économie du bonheur très lucrative. Ils dénoncent les dérives de cette psychologie qui renforce l'individualisme en rendant chacun responsable de son propre bonheur, dédouanant ainsi les structures collectives (société, gouvernements, entreprises, etc) de toute responsabilité dans l'amelioration des conditions de vie des hommes et femmes qui les composent. Les auteurs rappellent également que les émotions négatives ont participé à faire se révolter les individus qui, ensemble, ont fait avancer certaines causes.
Il me semble que les auteurs ont avant tout voulu alarmer contre une tyrannie qui s'est répandue dans le monde entier ces 15 dernières années via les canaux de l'économie libérale et qui risque de construire une société d'individus isolés , éternellement insatisfaits et culpabilisés.
Il y aurait encore bien d'autres aspects de cet essai à présenter mais comme je le disais, pas simple de résumer toutes les notions abordées dans l'ouvrage. La démonstration est parfois un peu redondante et le ton pas toujours très mesuré envers ceux qui ont permis à cette industrie du bonheur de se développer. Mais Happycratie est une lecture qui donne incontestablement à réfléchir sur les temps que nous vivons et sur les valeurs de nos sociétés.