Au royaume des gros cerveaux de philosophes antipathiques, je demande le petit Martin

Note préliminaire : Heidegger, il ne faut pas l'oublier, a été encarté au NSDAP. De ce fait, c'est une daube, une énorme daube.


Ouvrage qui étale toute la splendeur de la linguistique heideggerienne, Essais et conférences interroge quant à la finalité de son propos. Si la question sur la technique est abordée de manière pertinente, notamment dans le triptyque qu'elle forme avec celle de l'Homme ("devenu l'animal rationae, ce qui veut dire aujourd'hui le vivant qui travaille, qui ne peut plus qu'errer à travers les déserts de la terre ravagée") et de la nature (calculée, arraisonnée, qui n'est devenue qu'un stock de ressources à la disposition de l'homme conformément au projet mathématique cartésien), Heidegger entretient un flou quant au rapport entre l'Être et l'étantité de l'étant. Ceci dit, il développe, à sa manière, une critique forte intéressante de la manière dont l'Homme a perçu la technique - parce qu'il maîtrise et contrôle les machines, il pense être le maître de la technique, mais il n'en est que son sujet. L'Homme, chez l'Allemand, se mue progressivement en matière première qui, à l'instar de la nature, est elle aussi appelée à être sujette à la technique et, in fine, à l'usure (Heidegger souligne ironiquement que la remise du prix Goethe aux travaux d'un chimiste en dit long).


+1 point pour la conception que se fait l'auteur de la poésie, destinée à révéler l'Être (cf. critique de Heidegger du tableau des Souliers de Van Gogh). Oui, "le poète est le berger de l'Être".





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Juleskyt

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