J’ai moins aimé « Ecce homo » que les précédents ouvrages de Nietzsche.
Il ne contient pas le style flamboyant de « Ainsi parlait Zarathoustra » ni la brillante clarté structurelle du « Crépuscule des idoles ».
Malgré sa construction hétérogène, l’ouvrage est néanmoins intéressant par les clés partielles qu’il livre pour mieux comprendre le cheminement intérieur du philosophe et toutes les difficultés d’ordre privé qui forgèrent son incroyable détermination.
Ainsi la philosophie de Nietzsche bâtie pour les forts, les jouisseurs et les dominants trouve un écho étonnant dans l’état de grande faiblesse physique dans lequel il a une bonne partie de sa vie.
On peut aussi imaginer que n’ayant plus rien à perdre, Nietzsche se lança dans une guerre philosophique kamikaze contre la toute puissance du christianisme et du nationalisme allemand.
Ce coté « David contre Goliath » avec un combat finalement perdu car trop en rupture avec les attentes de peuples faibles aimant à vivre dans la servitude réconfortante d’une religion ou d’une morale, me rend l’entreprise de ce fou génial éminemment sympathique même si cet égo démesuré peut par instant agacer.
On ne sent pas à vrai dire beaucoup de joie et d’apaisement dans un personnage féru d’élitisme et en perpétuelle lutte contre la médiocrité des autres.
Je ne suis pas sur non plus que la philosophie de Nietzsche complexe, atypique et à contre courant ait touché le grand public ce qui la rend unique, exotique et par endroit bouleversante.
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