Parfois, quand je me balade en librairie, avec ma pile de bouquins à acheter, je me dis: ''Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas pris un Fred Vargas''. Parfois, quand j'ai fini un livre et que je cherche le prochain, que j'ai envie qu'il se lise vite, avec une gourmandise immédiate et une envie constante d'y retourner, je me dis : ''Tiens, ça fait longtemps que j'ai pas lu un Fred Vargas''.
Parce que je sais très bien que je vais retrouver le commissaire Adamsberg, flic légèrement anar', à l'ouest et à l'écoute en même temps, sa classe dégingandée, sa perspicacité hasardeuse et son air désabusé ; son duo mal assorti avec Danglard, l’acariâtre alcoolique... Je sais très bien que je vais avoir droit à quelques aphorismes bien sentis, quelques dialogues qui coulent comme de juste, une intelligence fine et sans prétention.
Avec ce recueil de trois petites nouvelles, fin comme (trouver quelque chose de très fin, autre que le papier à musique, à utiliser à titre de comparaison), pas de déception. Les intrigues sont assez maigres (juste quelques pages pour les résoudre, c'est bien peu) et ne sont que prétexte à nous balader en compagnie d'Adamsberg pendant quelques instants. Alors certes, il s'agit là d'un livre mineur de Fred Vargas, mais je ne boude pas mon plaisir...