Quand on plonge dans l'univers de William Shakespeare, on se sent pris au depourvu. D'abord , parce que tout autour de lui est enveloppe d'un voile de mystere allant qu'on lui nie l'existence meme en lui pretant d'autres identites. Certes son oeuvre presente un fort probleme d'identification a savoir ce qu'on est....Qui suis-je? L'homme ou la femme? Homme de la cour ou de la foret? L'homme sain ou le fou. Gouverneur ou si oui de qui il est le maitre? L'homme et son image. Tel homme de la caverne
Ce changement car il s'agit bien du changement dans l'existence d'un homme et de cette belle comedie romantique est bien impregnee.
Tout n'est ce qui parait de prime abord.
Les freres ne sont pas des freres...les ducs ne sont pas des ducs car tout est sujet a etre renverse, a etre change. .Il n'est pas donne une fois pour tout. La vie meme ressemble a une histoire incomprehensible comme parlee de la bouche d'un fou, ou d'un melancolique.
Le monde est fait sur un coup folie et perpetue sur un coup d'amour....d'ou changement incomprehensible fait au nom d'un raison d'Amour....comme des vers d'un mauvais poete un amant inspire.
Shakespeare mene par le bout de nez, nous trompe en nous detrompant dans une tradition poetique anglase qui a adopte ce pentametre iambique, ce blankverse qui dit long de ce desenchantement des facons du monde, avec la cour mal polie soumise a la volonte unique du maitre ou de la maitresse en pouvoir. Les courtiers qui se cachent comme des amants sous leur masque du jour. Pour sauver la vie ou la raison. Et pour jouer ou fair semblant de vivre. La comedie c'est la vie. La vie c'est la comedie. Le mariage est une ceremonie, une gage de la parole qu'on ne romp pas. a un souverain. ou un individu d'esprit. La Grande reine joue aussi son role.
Fais comme vous voudrez, comme il vous plaira, vous avez bien percu les regles du jeu, les regles de la cour, les regles de la Nature. Car rien ne dure, Tout est en proie au changement. Le plus bas et plus haut se cotoient. La division de sexes n'est pas eternelle. Rien ne dit que demain de Ganymede deviendra sa soeur Rosalinde et vice versa. Le theatre elizabetheen a meme percu cette loi, cette lutte de sexes quand il octroie aux jeunes ephebes de jouer les jeunes filles.
Car un bel adolescent peut etre une jolie fille masquee pour eblouir et rendre plus fous les amoureux , les peres , et les freres des peres. Pour montrer les vanites du Temps. Et rendre les melancoliques plus melancoliques.
C'est la comedie au fond tres serieuse mais rendue gaie par les jeux champetres et menues manipualtions d'un Clown un Touchstone et d'une jolie fille au nom de Rosalinde amoureuse et vivante qui prend cette loi de changement pour la philosophie de son plaisir. Tel esprit de la cour qui lui dicte. Tout est bon ce qui finit bon. Pas de desastre dans un meurtre sanglant. La justice revient. Tout vient dans l'ordre de la preseance.Une opposition naturelle du monde Cour - Foret. Opposition comprehensible uniquement par ceux qui ont de l'imagination. C'est le mot -cle dans cette comedie. Imagination loufoque ou creatrice, brave ou amoureuse. Celle qui en transgressant rend le compte des lois de l'univers. Celle qui se moquent de ceux qui font semblant d'obtenir la fausse apparence si c'est l'autorite ou un amour au-dessus d'eux-memes.
On joue le moment car tout va er. Carpe diem. Tous sont gais sauf les grands meloncoliques comme Jaques qui en souffrent...cette vie theatrale ou ce theatre de la vie.
Jaques c'est le poete masque, c'est Prosper dans sa comedie la plus sombre. Et Touchsone c'est Caliban de Tempest. La vie c'est un songe d'une tempete.
Ou pour conclure avec les mots de Touchstone:
for truest poetry is the most feigning ; and lovers are given to poetry ; and what they swear in poetry may be said as lovers they do feign.
Monde comme reflexion de l'image dans le miroir. Image eblouissant comme du soleil envahissant ou couchant