Charlie ne nous laisse guère de répit, c'est intense dès les premières pages et cette sensation va parcourir tout le récit sans jamais faiblir, Stephen King proposant une oeuvre avant tout humaine, dans ce qu'il y a de pire, et, un peu, de meilleur.
Ici, l'auteur américain va surtout axer ses écrits sur le côté thriller et chasse à l'homme, et d'abord en deux temps, avec une alternance entre un présent sec et dans l'urgence, et un é où l'on découvre au fur et à mesure comment on en est venu à cette situation. La construction est efficace, permettant de créer de suite une tension qui ne va jamais faiblir alors qu'il prend tout de même le soin de soigner les personnages, notamment Andy et Charlie, permettant de nous y attacher, et d'écrire deux antagonistes puissants et intéressants.
La mort plane sur l'ensemble du récit, et ce dès les premiers instants avec le fantôme de Vicky qui semble accompagner tout le long les deux protagonistes. Avec une atmosphère paranoïaque, Charlie met en avant la folie des gouvernements cherchant à manipuler et contrôler la population, mais aussi une vision sociale forte où le riche et le puissant peut tout se permettre, notamment face aux plus démunis. Il met aussi en scène un être doté d'un grand mais dangereux pouvoir, et traite de la façon dont on peut le contrôler, la peur qu'il provoque et surtout le bouleversement qu'il va amener dans une vie, ici celle d'une jeune fille torturée entre le plaisir et l'horreur provoqués par celui-ci.
Stephen King se montre plus qu'à l'aise pour écrire ce thriller, sachant mettre en avant la peur qui ressort de l'individu et utilisant habilement le flash-back. Il parvient aussi à faire ressortir à la fois de l’attachement pour Charlie et Andy, mais aussi un attrait plus fascinant, et terrifiant à la fois, pour l'utilisation néfaste de la science et les non limites d'un gouvernement. Il créé des personnages réalistes dans un cadre fantastique, ce qu'il maîtrise avec brio, nous tenant en haleine jusqu'au bout avec un suspense ne faiblissant pas, bien au contraire.
En signant Charlie, Stephen King décrit la peur sous plusieurs formes, attaque les gouvernements ainsi qu'une science mal utilisée et surtout nous tient en haleine d'un bout à l'autre de son récit, créant attachement, suspense, légers frissons ainsi qu'une certaine fascination.