Nouvelle Traduction, Nouveau Plaisir
C'est par hasard que j'ai découvert la nouvelle édition du Hobbit illustré par Jemima Catlin. Possédant pourtant déjà une édition antérieure traduite par Francis Ledoux, je n'ai pas hésité à m'offrir cette nouvelle version. Pourquoi?
Déjà le design du livre est sublime et s'apparente à un vrai conte pour enfant. La couverture, rigide & épaisse, fait vieil ouvrage avec son titre écrit en grosse lettre d'or et laisse une impression douce au touchée comme une vieille tapisserie.
Deux pages, c'est ce qu'il m'a fallu pour me familiariser avec le style de la nouvelle traduction de Daniel Lauzon. Alors oui certes, certains noms propres changent mais on a aucun mal à restituer chaque personnage ou chaque lieu.
Le récit est beaucoup plus fluide et j'ai été surpris de ma vitesse de lecture, lisant un tiers du livre en une petite soirée alors que je ne voulais (re)découvrir que les premiers chapitres.
La traduction de D. Lauzon, au contraire de celle de F. Ledoux, est beaucoup moins romanesque et se rapproche ainsi plus du conte. C'est sans doute pourquoi la lecture est plus facile et on prend un (énorme) plaisir à lire les différents chants tout au long du livre, alors qu'on les parcourait en diagonale dans l'ancienne traduction.
L'histoire est toujours aussi palpitante, enchainant l'action et les péripéties, laissant peu de temps mort. On est emporté par l'imaginaire de Tolkien qui parvient à captiver son lecteur, enfant ou adulte, jusqu'à la fin, en mettant sur son chemin des héros attachants (Bilbo) aux prises avec des créatures fantastiques charismatiques (Smaug).
Les illustrations (nombreuses) de Jemima Catlin, qui n'ont pas la force percutante de celles d'Alan Lee ou John Howe, ni l’élégance de celles de Ted Nasmith, séduisent le lecteur grâce à un charme indéniable. Les dessins sont simples, voir naïfs mais ravivent en chaque lecteur (je l'espère) son âme d'enfant et le rendu sur le papier glacé (notamment les illustrations pleines pages) est juste irable.
Ce livre, on a simplement envie de la partager, de le raconter à ses enfants le soir avant qu'ils s'endorment. Et je crois que c'était là le but de Tolkien.
J'avais mis 9 déjà pour la version de F. Ledoux, je laisse 9 aussi pour celle de D. Lauzon, mais cette édition vaut peut être bien un 10.