Berezina
7.2
Berezina

livre de Sylvain Tesson ()

Road trip à la sauce Tesson

Avec Sylvain Tesson tous les prétextes sont bons pour partir en vadrouille. Cette fois-ci l'écrivain s'élance sur les traces de la retraite de Napoléon de 1812...propose donc de refaire le même parcours en side-car et en hiver !
"Bérézina" mélange avec bonheur road trip tonique, épopée romanesque, carnets de voyages et apartés historiques instructifs.
C'est énergique et vivifiant, ça se lit bien et Sylvain Tesson a toujours sous sa plume lucide, fine, drôle et parfois grinçante le bon mot à raconter, l'anecdote croustillante.
Et puis toujours ses digressions philosophiques que j'ai découvertes dans "Dans les forêts de Sibérie" et que j'apprécie (même si elles peuvent parfois agacer certains lecteurs).
Elles tombent toujours bien à propos et même si je ne suis pas d'accord sur tout avec l'auteur j'apprécie sa critique de la société de consommation et du matérialisme qui caractérise la période actuelle (c'est vrai que son côté un brin "réac" on peut trouver ça un peu pénible mais c'est aussi ce qui fait le charme des œuvres de Tesson)
Il y a parfois quelques longueurs et quelques ages un peu répétitif notamment lors des descriptions des paysages de l'hiver russe (mais bon en hiver les paysages russes doivent se ressembler d'un jour l'autre !)
J'aime beaucoup l'alternance entre le récit actuel (le road trip de Tesson à travers la Russie, la Biélorussie, la Lituanie, la Pologne, l'Allemagne et la et ses impressions de voyage sur les lieux traversés, avec bien sur un côté romancé) et les flashbacks historiques sur Napoléon, la Grande Armée, la retraite interminable, les centaines de milliers de mort. Un bon dosage entre deux genres pas toujours facile à fusionner.
Même si ce n'est pas véritablement un roman historique on y apprend quelques petites choses et on sent que Tesson grand amateur de la Russie connaît bien son sujet, qui privilégie toujours l'anecdote (un mot sur Napoléon, un mot sur Ney, un mot sur Caulaincourt, un autre sur Koutouzov sans que ça devienne trop scolaire)
Une bonne idée de départ donc et au final un livre intéressant à lire, plein d'humour et qui satisfera tous ceux qui prennent plaisir à lire l'auteur (et c'est mon cas d'autant que je suis également ionné de voyages et d'aventures, d'expériences sortant des sentiers battus - à un degré moindre toutefois)
En tout cas ça donne envie d'accompagner l'auteur dans ses prochaines aventures !

8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Romans/romancier(e)s préféré(e)s hors top 10

Créée

le 31 juil. 2018

Critique lue 451 fois

10 j'aime

7 commentaires

nico94

Écrit par

Critique lue 451 fois

10
7

D'autres avis sur Berezina

Road trip à la sauce Tesson

Avec Sylvain Tesson tous les prétextes sont bons pour partir en vadrouille. Cette fois-ci l'écrivain s'élance sur les traces de la retraite de Napoléon de 1812...propose donc de refaire le même...

Par

le 31 juil. 2018

10 j'aime

7

Critique de Berezina par Zitto

Cela part sur une sorte de défi, un peu de potache. C’est intéressant au début, la connaissance de la campagne de Russie ayant été visiblement très bien travaillée par l'auteur, mais cela parait...

Par

le 5 janv. 2017

5 j'aime

1

Critique de Berezina par raoulle

Un peu trop side-car chapka vodka et virilité bourrue, mais quelques qualités. L'évocation de la retraite de Russie est par exemple assez épatante, on apprend une foultitude de choses (hippophagie,...

Par

le 1 août 2015

5 j'aime

1

Du même critique

Critique de Adieu les cons par nico94

J’avoue que comme pour les films de Kervern/Délépine j’attends toujours les œuvres de Dupontel avec une certaine impatience même si on peut parfois – rarement – avoir de mauvaises surprises (comme...

Par

le 31 oct. 2020

21 j'aime

12

In the Court of the Crimson King
10

à jamais les premiers

Considéré à juste titre comme le premier album de rock progressif (même si Fripp récuse le terme) "in the court of the Crimson king" est aussi le meilleur album du genre, celui qui a donné ses...

Par

le 3 juin 2018

21 j'aime

77

Quelle saloperie la guerre !!

Quelle saloperie la guerre (1). Un monument, cet ouvrage est un monument ! Je vais me contenter d’aborder – et de développer - certains points qui m’ont particulièrement intéressé, quitte à en...

Par

le 4 sept. 2020

18 j'aime

30