Albertine disparue
8.7
Albertine disparue

livre de Marcel Proust (1925)

Thèmes of Proust: saison 6

Très clairement, l'équipe de scénaristes de cette série télé, sans doute déée par le succès critique de l'entreprise, n'a plus bien su quelle direction prendre. Le savoir-faire est là, indéniable, les moments de bravoure, reconnaissables entre tous, sont au rendez-vous, mais le problème se situe dans les arcs de narration. Pourquoi er la moitié de cette sixième saison sur les lamentations intimes du héros, suite à la disparition d'Albertine ? (je poile pas, c'est le titre de la saison). Les derniers épisodes, naviguant entre Venise et un retour abrupt dans la vie mondaine parisienne, n'éclairent pas plus le sens général donné à l'histoire.


De même, certains défauts caractéristiques de la série commencent à irriter. Le choix de donner des prénoms masculins à peine déguisés ses héroïnes -Albert(ine), Gilbert(e), André(e)-, pour détourner la censure de certain pays, chatouilleux sur thème de l'homosexualité et dans lesquels la chaine veut que le feuilleton soit diffusé, ne fait plus illusion.
Certains personnages effectuent un retour pour le moins étrange, si ce n'est pour camoufler les béances scénaristiques évoquées plus haut (la mère, Gilberte).
On espère en tout cas que la dernière saison saura rattraper tout ceci avec le talent que l'ont connait aux scénaristes.


.
.
Bon.
Blague à part, chaque nouveau volume de cette recherche nous apporte une nouvelle facette du génie de Marcel.
Car les écueils sont presque innombrables. En plus de ceux abordés sous forme de clins d'yeux respectueux juste au dessus, on peut lister: des ajouts et retraits qui ont fait s'arracher les cheveux de tous ses éditeurs successifs, un pavé de 400 pages sans autre séparation qu'une mise à la ligne une fois toutes les 20 feuillets, des approximations concernant les personnages et les lieux (compréhensibles compte-tenu de la taille et la longueur du projet), des ages du coq à l'âne, des digressions curieuses, des redites, et même - parfois- des phrases alambiquées à la construction un peu curieuses. Si si.


Oui mais voilà. On tourne chaque page avec la même avidité et la même gourmandise parce que, malgré tout ce qui a été dit, on y trouve ce qui est impensable ailleurs. Des réflexions fulgurantes de justesse, de précision et de délicatesse, un humour et une crudité parfaitement enrobées dans des formules qui laisseront le lecteur distrait er parfaitement à côté du sujet, des pages entières qui nous font mieux découvrir comment, de manière intime mais surtout confuse, nous vivons certains évènements.
A ce titre, les pages consacrées à la première publication d'un article du héros dans les pages du Figaro sont particulièrement jouissives.


Bref, du génie en page. La routine.
A l'année prochaine pour le chapitre final.


(Les saisons précédentes de ).

7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Un auteur, un garage

Créée

le 15 août 2016

Critique lue 1.3K fois

23 j'aime

3 commentaires

guyness

Écrit par

Critique lue 1.3K fois

23
3

D'autres avis sur Albertine disparue

La Disparition !!!

On désire être compris parce qu'on désire être aimé, et on désire être aimé parce qu'on aime. La compréhension des autres est indifférente et leur amour importun. Avant-dernier roman de La...

Par

le 22 sept. 2017

21 j'aime

1

Obsédante absence

Albertine disparue mais toujours là bien sûr, présence obsédante d'une bonne partie de ce volume. Ce n'est plus la jalousie comme dans le tome 5 mais bien Albertine elle-même qui prend toute la place...

Par

le 6 oct. 2014

14 j'aime

Encore!

Jusqu'ici mon tome préféré d'A la recherche du temps perdu. Laissée sur ma faim à la dernière page, la dernière phrase du tome précédent, c'est pleine d'appétit que j'entame celui-ci. Je n'ai pas...

Par

EIA

le 31 juil. 2013

14 j'aime

6

Du même critique

Quentin, talent finaud

Tarantino est un cinéphile énigmatique. Considéré pour son amour du cinéma bis (ou de genre), le garçon se révèle être, au détours d'interviews dignes de ce nom, un véritable boulimique de tous les...

Par

le 17 janv. 2013

344 j'aime

51

Classe de neige

Il n'est finalement pas étonnant que Tarantino ait demandé aux salles qui souhaitent diff son dernier film en avant-première des conditions que ses détracteurs pourraient considérer comme...

Par

le 31 déc. 2015

319 j'aime

43

Tes désirs sont désordres

Christopher navigue un peu seul, loin au-dessus d’une marée basse qui, en se retirant, laisse la grise grève exposer les carcasses de vieux crabes comme Michael Bay ou les étoiles de mers mortes de...

Par

le 12 nov. 2014

300 j'aime

141