Un excellent Connelly qui évoque l'affaire du Dahlia Noir

Un excellent Connelly, car même si Harry Bosch est retrait, l'auteur maîtrise parfaitement, on le sait depuis longtemps, l'art du récit et du thriller.


Voilà quelque temps que l'on n'avait pas renoué avec le maître toujours incontesté du polar US : Michael Connelly. Mais fort à propos, ce titre est venu nous faire comme un clin d'oeil : "À qui sait attendre" !

Et bien nous en a pris d'y avoir cédé car c'est vraiment un excellent épisode qui prouve, une fois de plus, que si Connelly accuse son âge (tout comme nous !), il sait se renouveler et tenir sa place sur le podium.


Depuis longtemps, Connelly entretient avec soin et amour sa petite équipe de personnages, une équipe qu'il féminise peu à peu : Harry Bosch est à la retraite, rongé par un cancer et surtout par l'ennui, il se gave d'épisodes de la Défense Lincoln (Connelly pratique aussi l'autodérision !).

C'est Renée Ballard qui a pris le relais et qui dirige maintenant le service des 'cold cases'. Son équipe est constituée de bénévoles (!) puisque le budget de l'istration est de plus en plus réduit.

Et puis voici Maddie, la fille de Harry, qui veut intégrer l'équipe de Renée pendant ses heures sup !

Allez, tout le monde est en place, le spectacle peut commencer !


L'équipe des 'cold cases' de Renée Ballard est sur le point d'identifier un serial killer qui sévissait il y a plus de vingt ans sauf que ... le suspect serait un juge renommé et intouchable ! Il va falloir y aller en douceur !

Dans le même temps, Renée se fait voler ses papiers, son badge de flic et son arme de service ! Aïe.

Comme ça la fout mal pour une flique, elle recherche discrètement ses voleurs ... et avec l'aide de Harry, ils vont tomber sur une hénaurme affaire !

Pour faire bonne mesure, Maddie Bosch annonce à toute l'équipe qu'elle dispose de preuves irréfutables pour identifier le tueur du Dahlia Noir, la célèbre affaire non élucidée de 1947 !


➔ Plusieurs personnages clés (Renée, Harry, Maddy) et plusieurs enquêtes parallèles : surprenant mais ça fonctionne, parce que Connelly maîtrise son récit d'une main de fer, e de l'une à l'autre avec brio, dose ses effets, et bien vite le lecteur est complètement captivé. Suspense et stress sont au rendez-vous, impossible de lâcher le bouquin, on tient là un véritable page-turner.

➔ Et puis l'intrigue est traversée par les soubresauts de l'attaque du Capitole de 2010. La mouvance des "citoyens souverains" prend de plus en plus d'importance (y compris chez nous) et Connelly nous rappelle qu'il y a quelque chose de pourri au royaume US. Des fois que cela nous aurait échappé ...

➔ Connelly reste fidèle à ses thèmes de prédilection et utilise le personnage de Renée pour fouiller là où ça fait mal, là où la violence laisse des cicatrices : les proches, la famille, ceux qui restent et peinent à surmonter la perte d'un être cher, et parmi les policiers, ceux qui ne peuvent s'empêcher de ressentir de la comion pour ces personnes.


Un excellent Connelly donc, car même si Harry Bosch est retrait, l'auteur maîtrise parfaitement, on le sait depuis longtemps, l'art du récit et du thriller. Des romans où Los Angeles, la ville des Anges (déchus ?), tient toujours une place particulière entre Babylone et Gotham City.


L'affaire du Dahlia Noir date de 1947 et n'a jamais été élucidée alors que une cinquantaine de "suspects" se sont eux-mêmes dénoncés à la police ! Même à Hollywood, on a la célébrité qu'on peut.

Le Dahlia Noir c'était le surnom donné à une jeune femme, Elizabeth Short, qui rêvait de devenir actrice, comme tant d'autres. Elle fut retrouvée dans un terrain vague de L.A., âgée seulement de 22 ans, le corps mutilé et sectionné en deux, vidée de son sang.

Les films, les chansons, les livres (dont celui de James Ellroy) et même les bandes dessinées ne manquent pas sur cette affaire devenue culte.

Connelly lui imagine ici un épilogue plutôt bien vu.

8
Écrit par
BMR

Créée

le 7 mars 2025

Critique lue 18 fois

Bruno Menetrier

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