Richard Millet n'était pour moi ni plus ni moins qu'un parfait inconnu. La liste de ses œuvres en tête d'ouvrage a de quoi impressionner par le nombre de références, n'étant, cela dit, pas un critère garant de qualité. En réalité, c'est bien plus pour Sibelius, qui compte parmi mes compositeurs préférés, que je suis venu à ce livre, espérant trouver un regard poétique sur une œuvre que je trouve tout bonnement extraordinaire.
Je partais avec un a priori négatif. 135 pages pour 14 euros, le livre n'étant disponible que dans le format nacré de la collection blanche de Gallimard, cela fait cher le papier. Les débuts sur la vie privée de l'auteur m'ont provisoirement confirmé dans mon appréhension. Il faut attendre la trentaine de pages pour que Richard Millet s'efface un peu et se mette vraiment à parler de Sibelius (Enfin !).
Trêve de mauvais esprit, l'auteur possède une solide culture musicale qu'il mobilise soigneusement, sans trop l'étaler, et injecte ses remarques et références sans en ab dans le seul but de souligner son propos. Il y quelques bonnes réflexions, notamment sur sa manière de considérer cette fameuse huitième symphonie qui n'a jamais vu le jour comme la conclusion logique d'une œuvre où le silence tient une place presque plus importante que le son. Le age en revue d'une œuvre comme les différents états respectifs de l'artiste au cours de sa vie est bien mené, et efficacement adapté à l’œuvre de Sibelius. En dehors des informations biographiques, l'auteur possède un bon sens de la traduction musicale vers les mots, certaines remarques sont assez fidèle à la couleur musicale des œuvres de Sibelius, et je n'ai pas manqué interrompre ma lecture de quelques sauts dans ce répertoire fantastique.
Cela se lit parfaitement et les 135 pages se sont vite écoulées. Si vous aimez Sibelius, ce livre vous plaira sans aucun doute.