Après des études de droits et de sciences politiques, Agathe Parmentier est partie vivre au Japon en 2014. A travers son expérience personnelle, elle raconte la découverte de ce pays qui nous semble à la fois familier mais pourtant si exotique.
Depuis quelques années, de plus en plus de Français décident d'aller au Japon, et d'écrire leurs ressentis. De nombreuses BD reprennent ce sujet. C'est parfois intéressant, mais le plus souvent c'est mielleux, trop souvent consensuel, avec les mêmes images, un album de photos de vacances ensoleillées qu'on présente au lecteur. Et qui, peut-être, n’attend rien de plus que de rêver et de retrouver le Japon qu’il pense connaître. Dans le cas qui nous intéresse, la démarche d'Agathe est différente.
Elle est lucide sur certains points négatifs du Japon, qui écrase l'individu, qui refoule aux marges l'inadapté ou qui a un problème de considération de la femme. Il n'y a pas que des cerisiers en fleurs et des gros yeux mignons au Japon, et elle en fait part. Elle présente et explique ces petits détails peu reluisants et trop souvent mis de côté.
Ensuite, le livre diffère grâce à la personnalité de son auteur et de ses intentions. Elle désire y vivre, elle veut s'acclimater mais sans perdre ce qui ferait son identité française. Il ne s’agit pas de faire un carnet de voyage. Pour ça, elle doit occuper des petits boulots, tels que traductrice ou figurante, ce qui nous permet un éclairage un peu différent du gaijin en terres japonaises, celui qui doit s’acclimater et s’intégrer sur le long cours. Le livre parle du Japon, mais aussi d’elle.
Bien sur, certains ages sont obligés, tels que la découverte – à contre coeur- des karaokés, des toilettes japonaises ou des salary-men qui traînent dans les bars après le travail. Mais c'est observé avec une certaine lucidité, de la distance et beaucoup d'humour.
Les différents chapitres de ce livre proviennent du blog de l'auteur, remaniés et complétés. Et ça se lit bien. Mais on dirait qu'il manque des relectures, quelques tics de l'auteur, comme ces phrases inutilement compliquées qui ressurgissent au fil de la lecture. Et, il faut bien l'avouer, ce n'est pas écrit avec un style d'une grande évocation, qui nous transporterait. C'est parfois un peu plat.
Il n'en reste pas moins que c'est un livre agréable à lire, qui nous permet de découvrir le Japon sous un angle un peu différent. A la fois de l’extérieur et de l’intérieur, sans angélismes.