Pavillon Noir : La Révolte par Anubis Vlad Tepas

Après une longue campagne de Qin, je cherchais un univers complètement différent dans l'espoir que ni mes joueurs, ni moi n'ayons l'impression d'une quelconque redite. C'est là qu'est arrivé "Pavillon Noir : la Révolte".

Projet autrefois amateur, longuement mûri avant d'être enfin édité par Black Book Éditions, "Pavillon Noir" propose d'incarner des pirates du Nouveau Monde, autour des années 1715-1725. Ce contexte précis n'est néanmoins pas une obligation, et les informations contenues dans les bouquins permettent également de jouer de la fin du XVème siècle à la fin du XVIIIème siècle, et pas nécessairement du côté des forbans.

Parlons de l'objet lui-même. Couverture souple, pages légèrement jaunies, illustrations pas toujours resplendissantes. La maquette me fait diablement penser à celle de Guildes deuxième édition. Ça se laisse très bien lire, c'est même assez joli, mais la comparaison avec les productions du 7ème cercle ou de Sans-Détour est plutôt défavorable à Pavillon Noir.

C'est du côté du contenu que Pavillon Noir décroche sans l'ombre d'un doute ses dix étoiles.
Le background, le contexte, les détails techniques... moi qui voulais du dépaysement, j'ai vraiment été servi. À se demander comment l'auteur peut savoir tant de choses sur la marine de l'époque - le terme "mine d'informations" n'aura jamais été aussi bien choisi. Certains MJ pourraient être découragés par le niveau de détail, mais rien n'empêche de sélectionner uniquement les informations qui semblent vraiment importantes, et éventuellement d'intégrer les autres au fur et à mesure des parties. Et fort heureusement, les scénarios permettent généralement d'appréhender petit à petit chaque détail de cet univers ionnant.

Côté règles, là encore, ce n'est pas du léger. Un système à succès, à l'instar de celui de White Wolf. L'auteur a choisi - logiquement - un haut degré de simulationnisme, qui accompagne chaque manoeuvre (généralement maritime) dument décrite dans la partie "background". Finalement, le tout tourne très bien, même s'il faut là encore un temps d'adaptation pour tout assimiler.

Je critiquerai probablement chaque supplément séparément, mais il faut savoir, en plus, que le soin apporté à chaque ouvrage de la gamme est tout bonnement irable.

En conclusion, il ne s'agit clairement pas d'un jeu de rôle pour un one-shot, et bon nombre de MJ l'éviteront pour lui préférer un univers plus accessible. Mais pour ceux qui recherchent un monde et une ambiance cohérents et détaillés, ou tout simplement pour les amoureux de tout ce qui se rapporte à la Marine et au Nouveau Monde, on peut difficilement rêver mieux que ce Pavillon Noir.