Des 5 romans de l'écrivain anglo-pakistanais Nadeem Aslam, le dernier en date, Le sang et le pardon, est sans aucun doute le meilleur avec La cité des amants perdus. Une véritable plongée dans une ville pakistanaise où la violence et l'intolérance règnent dans un climat délétère. Pour un peu, on se croirait dans le 1984 d'Orwell. Un livre sombre et douloureux mais le ton réaliste est atténué par un symbolisme prégnant. Les personnages du livre, définis par leur é et un cheminement de vie qui se dévoile au fil du roman, alternent dans la narration avec la fluidité dont sait faire preuve Nadeem Aslam, qui maîtrise parfaitement son récit qui ne souffre qu'en de rares endroits de quelques langueurs. Contre le fanatisme, phénomène orchestré et collectif, l'auteur oppose les choix individuels, la réflexion, l'intelligence et la culture et ce, quelle que soit sa religion. L'espoir n'est pas absent d'un livre où il est aussi beaucoup question de la situation du Cachemire opprimé par l'Inde. Il est cependant ténu, e par l'amour, la résilience et le courage de ref de baisser la tête. Le combat contre les forces de l'obscurantisme, au Pakistan comme ailleurs, continue. Le sang et le pardon, à sa modeste échelle, y participe activement avec talent et flamboyance.