C'est moi qui éteins les lumières

Clarisse est une femme au foyer comblée. Mariée à un homme gentil qui gagne correctement et honnêtement sa vie, qui n’a pas de vices caractéristiques. Mère de trois enfants, la vie de la famille est paisible, routinière même. Sans qu’il y ai à s’en plaindre, cela ne coule pas la joie et le bonheur pour autant, il y a comme un sentiment de lassitude dû à l’habitude. Il suffit d’un élément pour faire basculer tout ça, et cela arrivera avec l’emménagement de nouveaux voisins.


Le roman nous emmène dans les tréfonds de l’Homme, sur la différence entre ce que l’on perçoit des gens et qui ils sont réellement. Il est question de castes, de hiérarchie sociale, où votre lieu d’habitation défini qui vous êtes, où votre niveau hiérarchique à votre travail montre votre rang dans la société. Si vous croisez des gens plus élevés, ils vous feront bien comprendre qu’ils ne veulent pas être servi au même restaurant !Il y a cette obligation de devoir se conformer aux us et coutumes, surtout pour les femmes, respecter de ne pas avoir la parole dans sa propre maison car les autres décident pour vous.En effet ce livre exploite à fond un sujet, cette capacité qu’ont les gens à mieux savoir que les autres ce qu’il convient de faire, à diriger autrui selon leur propre volonté plutôt que de laisser la personne concernée choisir elle-même.


Clarisse est un personnage qui parle peu, effacé, oublié de ses proches, sauf pour les reproches. Sous prétexte qu’elle est gentille et douce, les gens l’écrase pour se sentir supérieurs. Mais elle pense, réagit, mais ils ne l’écoutent pas et ne comprennent pas qu’elle puisse avoir des envies, des doutes, une simple conscience. Une femme dominée qui sent souffler le vent de la révolte.


Un roman incroyable qui ne vous laissera pas un temps de répit. Chaque protagoniste a son intérêt, son histoire, son paraître, ses secrets. C’est brillamment orchestré, d’une douceur enveloppante alors que les sujets sont parfois très sensibles. Riches, pauvres, amoureux, rejetés, tous ont leur rôle dans ce livre, et j’ai un gros coup de coeur pour Clarisse qui voit toute sa vie sous un autre aspect. Brillant !


https://cenquellesalle.wordpress.com/2021/04/08/cest-moi-qui-eteins-les-lumieres/

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le 30 nov. 2021

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ellenbooks

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