Compte tenu des innombrables détails dont sont chargés les tableaux du maître de Bois-le-Duc et du petit format des pages (18×18 centimètres) de ce Bosch-là, on y chercherait en vain des reproductions intéressantes de tableaux dans leur ensemble. L’auteure ne s’y est pas trompée, qui sur deux bons tiers de ces quelque deux cents pages a choisi de faire figurer des gros plans.
Les textes sont moins convaincants : ils restent très généraux. On les trouve en six langues – pour donner une idée de leur maigre volume –, ce qui met d’ailleurs en lumière les infidélités de la traduction française. (Il me semble que la traduction est le parent pauvre des livres d’art, à moins que ce soit l’inverse. En tout cas, je suis rarement tombé sur un livre d’art bien traduit.)
Je ne pense pas que ce volume des Éditions Place des Victoires constitue la meilleure façon dont on puisse découvrir Bosch – l’ouvrage de Walter Bosing chez Taschen, pour le même prix, propose un aperçu plus complet. Mais le travail de Ruth Dangelmaier constitue de fait un bon complément, dans le sens où il propose des zooms extrêmement lisibles sur cette multitude de détails qu’il faudrait regarder à la loupe et qui, à mon sens, contribuent grandement à la fascination durable qu’exercent les tableaux de Bosch.
P.S. – L’amateur éclairé de Bosch choisira le Stefan Fischer à trente balles (Taschen). Le lecteur fortuné pourra craquer pour le catalogue raisonné de 2016, pour le prix d’une douzaine de paquets de Gauloises Bleues.
P.P.S. – Je sais qu’il existe un volume sur Léonard de Vinci qui présente des détails de ses tableaux grandeur nature (dans la collection « 100% »), un peu dans la même optique que le livre de Ruth Dangelmaier. J’ignore si Bosch a droit aux mêmes honneurs.