Lire Gilles Deleuze

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A partir de Matière et Mémoire de Bergson Deleuze établit une histoire des formes cinématographiques. Les différentes formes de montage (soviétique, école française), ou bien les différents types d'images (images-perception, images-pulsion, images-actions).
Références majeures : "Matière et Mémoire" de Bergson. Ainsi que l'histoire du cinéma dans son ensemble.
Conférence de Jean-Baptiste Thoret sur la crise de l'image-action : https://www.dailymotion.com/video/xaxwl7

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Suite de l'image-mouvement, il s'agit d'un seul et même livre. Ici il poursuit avec ce qu'il nomme L'image-temps et le cinéma plutôt moderne après s'être intéressé au cinéma classique. On trouvera de nouveau des commentaires de Bergson et des chapitres sur la pensée, sur le "cinéma des corps", sur le son.
Références majeures : "Matière et Mémoire" de Bergson. Ainsi que l'histoire du cinéma dans son ensemble.

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Analyse des modalités de figuration chez Bacon : le figural contre la représentation, la sensation contre la narration. Son cours sur la peinture est un très bon prolongement tout en étant une synthèse. Étude des forces qui sous-tendent la position des corps: force d'endormissement, force de vomissement, etc. Deleuze revient de plus sur la question de l'aplat et des Figures, sur les tensions entre l'avant et l'arrière plan. Il revient aussi sur le corps sans organes, un concept développé dans L'anti-Oedipe qui trouve ici une forme plastique exemplaire.

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Cet ouvrage n'est pas une introduction à la philosophie en général mais est une clarification finale du rapport de Deleuze à la philosophie : la philosophie a affaire à un plan d'immanence, elle est construction de concepts par l'entremise de personnages conceptuels. C'est tout autant un ouvrage dédié à l'art à partir du chapitre essentiel sur les rapport art/pensée/philosophie.
La philosophie n'est pas la pratique scientifique qui n'opère pas au même niveau ni avec les mêmes notions (la fonction contre le concept, le plan de référence contre le plan d'immanence). La philosophie n'est pas non plus la logique. Ils tenteront par la suite de définir l'activité artistique par ses percepts et affects, effectués sur un plan de composition.
Je recommande de connaître quelques ouvrages de Deleuze avant de lire celui-ci. Vous l'aurez compris, ce n'est nullement une introduction mais une espèce de "synthèse" compacte, dynamique, rapide et allusive. L'un des ouvrages les plus importants, mais aussi difficile d'accès.

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Principalement composé des définitions des termes spinozistes. L'ensemble est assez sec puisqu'il s'agit littéralement d'une suite de définitions. On y trouve cependant quelques articles ionnants qui ont été annoncés par le cours sur Spinoza.
Prérequis : Avoir lu L'Éthique de Spinoza

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Une bonne introduction aux principaux concepts de Deleuze et Guattari. Deleuze revient sur la littérature et le langage, sur la psychanalyse et le désir ainsi que sur un chapitre plus politique. Il clarifie et introduit les principales réflexion que l'on retrouvera dans l'Anti-Oedipe. Je pense que c'est un très bon point d'entrée pour se familiariser avec le vocabulaire si spécifique de l'auteur même si c'est très condensé donc il faut impérativement aller lire les autres ouvrages pour avoir le cœur de la réflexion.

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Un ouvrage d'introduction à Nietzsche qui est composé de 40 pages d'analyses et 50 pages de textes choisis. L'analyse se porte plus précisément sur l'opposition entre les forces actives d'affirmation et les forces réactives de négation, sur les différentes étapes du Nihilisme et sur les contre-sens à éviter concernant l'éternel Retour. Les textes choisis sont de plus structurés chronologiquement par rapport aux analyses, c'est-à-dire que chaque partie de l'analyse trouve une illustration avec un texte de Nietzsche, ce qui nous permet d'alterner entre analyse et lecture du philosophe. Deleuze fait preuve d'une grande clarté et le livre peut servir d'introduction à ceux qui ne connaissent pas Nietzsche. Précisons qu'en 50 pages Deleuze ne fait évidemment pas le tour de Nietzsche, il s'agit simplement de mettre le pied du néophyte à l'étrier.

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Deleuze et Guattari s'attaquent à un vaste programme : décrypter la psychanalyse à tendance Oedipienne en démontrant ses liens avec notre société contemporaine capitaliste, en démontrant aussi à quel point elle hait le désir et en proposant une alternative la "schizo-analyse". Chacun peut s'y retrouver dans cet ouvrage, ce qui en fait sa grande force puisqu'il étudie les principales tendances de la psychanalyse, mais s'avère aussi être un ouvrage de philosophie politique. Il pourra aussi intéresser les praticiens et les philosophes puisqu'il s'agit tout autant d'un pur ouvrage de philosophie. C'est d'ailleurs ce qui m'a le plus intéressé dans le livre : questionner la psychanalyse à l'aune de l'histoire de la philosophie, en produire une généalogie critique; c'est pourquoi Nietzsche est une figure de référence ici. Le livre reste cependant très abscons la faute à un vocabulaire très imagé et des concepts foisonnants, comme toujours avec Deleuze. Il faut s'accrocher dès le début pour cerner le vocabulaire, ce qui rend l'introduction si ardue. Je conseille au age de relire l'introduction si jamais vous vous sentez perdu puisqu'elle synthétise presque tout l'ouvrage. N'hésitez à persévérer si jamais un age vous paraît incompréhensible, les auteurs font toujours un effort de synthèse à un moment ou à un autre. Toute connaissance de la psychanalyse est bienvenue pour s'attaquer à l'ouvrage (par exemple : "Introduction à la psychanalyse" de Freud lui-même), mais pas de panique si vous êtes ignare comme moi puisque je n'ai pas eu de problème à lire l'ouvrage sans grandes connaissances au préalable. Je recommande néanmoins impérativement de lire "Dialogues" qui explicite les principales thèses de cet ouvrage, c'est une vrai porte d'entrée plus accessible. On peut aussi se familiariser avec certains concepts par le documentaire l'"abécédaire de Gilles Deleuze". Une fois ces deux étapes accomplies on peut se confronter à ce livre qui a une réputation, à juste titre, de livre difficile mais qui est loin d'être aussi illisible qu'on le dit et qui s'est révélé extrêmement jouissif pour qui arrive à surfer sur les vagues de concepts.
On peut aussi écouter les deux cours de Deleuze sur ce livre nommés 'L'Anti-Oedipe et autres réflexions".
Prérequis : Dialogues et L'abécédaire.

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Deuxième ouvrage de Deleuze, celui-ci s'avère comme toujours une excellente bonne surprise pour deux raisons principales. On comprend mieux l'inspiration nietzschéenne de Deleuze dans son œuvre une fois que l'on a lu les interprétations qu'il propose de ce philosophe qui fait office (plus ou moins souterrainement) de figure tutélaire dans l'Anti-Oedipe. L'autre point, que l'on retrouve à la fois dans ses cours en ligne et dans ses commentaires de philosophe, est le grand respect de la vigueur, de la vie des textes qu'il commente. Quand Deleuze commente Nietzsche on a presque l'impression de lire du Nieztsche, l'exercice du commentaire aurait pu affadir la pensée d'un auteur parfois polémique mais non Deleuze adopte lui aussi une posture ouvertement polémique en construisant un Nieztsche anti-dialecticien. J'insiste bien sur le "construction" d'un Nieztsche puisque de nombreux auteurs ont noté les quelques libertés que prend Deleuze par rapport à Hegel notamment. Tout d'abord on remarque que plusieurs textes reviennent plus souvent que d'autres et qui sont l'un des indices pour attester de l'orientation de Deleuze (de toute façon n'importe quel ouvrage d'histoire de la philosophie choisit tel ou tel aspect d'un auteur, aucun livre ne couvre parfaitement l'intégralité d'une œuvre). C'est la généalogie de la morale, le Zarathoustra, et le recueil de textes posthumes la volonté de puissance qui semblent revenir le plus souvent. A lire de préférence avant de commencer celui-ci. On y trouvera donc des analyses sur la question des forces actives et réactives, de l'éternel retour, de l'affirmation/négation de la volonté de puissance, un commentaire précis de la généalogie de la morale et du Zarathoustra, l'opposition de Nietzsche avec l'image de la pensée dominante, une mise au point sur la méthode généalogique de Nieztsche qui construit les concepts de sens et de valeur. D'une très grand clarté et d'une grande inventivité, on comprend bien mieux Nietzsche mais il nous éclairera aussi l’œuvre de Deleuze lui-même.
Lire l'article d'Olivier Tiinland sur la question des libertés par rapport à la lecture de Hegel : « Portrait de Nietzsche en anti-hégélien : retour sur le Nietzsche et la philosophie de Gilles Deleuze », Klesis, n°4, octobre 2007. Disponible en ligne.
Pour situer le contexte de parution voir cet article très détaillé : https://journals.openedition.org/methodos/5727#tocto2n5

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Une très bonne introduction à Deleuze qui a le mérite de faire le point sur à peu près toute son œuvre : articles sur le cinéma, Foucault, Leibniz mais aussi concernant l'Anti-Oedipe et Mille Plateaux. Sans oublier deux articles très intéressants sur les sociétés de contrôle.
Pas de prérequis de lecture, utile pour découvrir ou consolider sa connaissance de Deleuze. Très accessible dans l'ensemble.

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Avec cet ouvrage les auteurs semblent appliquer leurs résultats théoriques de l'anti-Oedipe sur Kafka. Je pense qu'il n'en est rien, ils trouvent plutôt en Kafka des problèmes, des réflexions existentielles et vitales qu'ils ont essayé de traiter pour leur compte en philosophie. Pas d'application mais des mouvements communs dans des disciplines différentes. Cela dit l'ouvrage brasse largement le vocabulaire propre aux auteurs : les devenirs-animaux, le rhizome, les lignes de fuite et les agencements, etc... L'ouvrage s'avère technique mais permet une bonne appréciation d'ensemble de l’œuvre, des lettres aux romans en ant par les nouvelles. Ils s'attaquent au fonctionnement propre à chaque moyen d'expression ainsi qu'à ses limites : les devenirs-animaux des nouvelles qui n'achèvent pas leurs lignes de fuites, la solution se trouvant plutôt dans l'"atermoiement illimité" des romans. L'ouvrage peut se lire sans connaissance préalable de l'anti-œdipe.
Prérequis de lecture de Kafka : Le procès, Le Château, et le maximum de nouvelles mais indiquons tout de même: Recherches d'un chien, Le terrier, La métamorphose, Joséphine la cantatrice, La colonie pénitentiaire,La muraille de Chine, Lettre au père, Le verdict.

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Deleuze tente de dégager (un peu comme dans l'ouvrage consacré à Nietzsche) la méthode philosophique propre à Bergson et ce faisant la cohérence de son œuvre. Cette méthode est l'intuition. Néanmoins cet ouvrage n'est pas un ouvrage sur l'intuition mais sur l'ensemble de l’œuvre et plus précisément les grandes étapes de l'Essai sur les données immédiates de la conscience (la durée), en ant par Matière et Mémoire (la mémoire comme coexistence virtuelle avec le présent), pour finir avec L'évolution créatrice (la question de la création comme différenciation). Un chapitre est aussi consacré à la multiplicité des durées dans l'ouvrage Durée et Simultanéité. Comme toujours avec Deleuze l'ouvrage est extrêmement condensé, précis et clair. Il faut au minimum avoir lu les 3 ouvrages mentionné précédemment. Une connaissance de Durée et Simultanéité n'est pas indispensable pour comprendre ce livre. Deleuze commente brièvement Les Deux Sources de la morale et de la religion à la fin de son livre mais ne constitue pas le cœur de son propos.
Prérequis : Essai sur les données immédiates de la conscience. Matière et Mémoire. L'évolution créatrice. Éventuellement Durée et Simultanéité.

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Avant toute chose il s'agit d'un commentaire de Leibniz et non pas d'un ouvrage d'esthétique. Bien que certaines pages soient d'ordre esthétique, il faut une certaine connaissance de Leibniz avant d'attaquer ce livre. Pour ce faire vous pouvez suivre les cours de Deleuze sur Leibniz qui posent irablement les bases essentielles pour pouvoir comprendre ce commentaire. Le second cours de Deleuze consacré à Leibniz est plus directement lié à ce livre puisqu'il traite du "pli". Si le cours est parfois difficile à suivre lors des développements mathématiques ou lorsqu'il fait des schémas au tableau (sans vidéo ces ages sont compliqués....), je vous recommande chaudement de suivre ce cours pour une lecture plus facile de ce livre. Une fois ces précautions prises, "Le Pli : Leibniz et le baroque" est un ouvrage absolument magnifique qui déploie superbement toute la pensée de Leibniz et clarifie grandement un auteur assez difficile à résumer.
Prérequis : N'importe quel Leibniz vu que son œuvre est très fragmentée mais vous pouvez au minimum lire "Discours de Métaphysique" et la "Monadologie" qui sont très court et accessibles. Sachez cependant que ces deux livres ne vous permettent pas de suivre tout l'ouvrage de Deleuze, qui nécessite une bonne connaissance de Leibniz pour en comprendre l'intégralité (pour ma part, le suivi des 2 cours de Deleuze, et la lecture des 2 textes susmentionnés sont amplement suffisant pour suivre l'ouvrage de Deleuze).

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La suite de l'Anti-Oedipe. J'ai l'impression que ce tome est plus accessible, j'ai trouvé les exemples plus concrets que dans le précédent. Il est impossible de synthétiser l'ouvrage ou de conseiller des lectures préalables tellement les disciplines convoquées sont nombreuses : esthétique, littérature, psychanalyse, histoire, musicologie, politique, etc. On retrouve les thématiques deleuziennes récurrentes : construire une nouvelle image de la pensée, essayer de penser autrement (voir l’exceptionnel chapitre "Rhizome"); le corps sans organe, la visagéité, le désir, etc. Pour le dire rapidement, c'est presque une somme de l’œuvre de Deleuze. Les inspirations issues de Bergson ou de Spinoza sont très courantes et des écrivains de fictions sont régulièrement convoqués depuis L'Anti-Oedipe. Les ouvrages "Qu'est-ce que la philosophie ?" et "Logique de la sensation" sont particulièrement éclairés par la lecture de "Mille Plateaux" et inversement.
Prérequis : "Dialogues" avec Claire Parnet
"Pourparlers"
"Abécédaire de Gilles Deleuze

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Un recueil d'articles sur la littérature, la philosophie et des rapports entre ces deux disciplines.
Pas de prérequis : on peut commencer par là puisque se trouvent condensées toutes les thématiques deleuziennes. Cependant, puisque ce sont de courts articles, la présentation condensée des idées en fait un ouvrage assez difficile car très allusif.

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Un commentaire ludique et ionnant de Spinoza. L'entièreté de l'Éthique est quasiment abordée. Cela permet de bien comprendre l'héritage spinoziste dans la pensée de Deleuze, tout en étant un commentaire rigoureux et de référence de Spinoza. C'est un ouvrage technique, car très précis, mais écrit dans une langue accessible. Pour une fois, le commentaire de Deleuze n'est pas dépendant d'une écriture ramassée et condensée, souvent un peu indigeste (voir le "Foucault"), mais est extrêmement développée, fluide, avec de multiples résumés en fin de chapitre. Très probablement le livre le plus "scolaire" de Deleuze (mais dans le bon sens du terme).
Pré-requis : L'Éthique de Spinoza

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Un chapitre est consacré à une discussion des ouvrages de Deleuze sur le cinéma. Rancière fait plusieurs reproches à Deleuze. Lire sur ce point le commentaire de Zabunyan du commentaire de Rancière.

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Une étude des deux ouvrages consacrés au cinéma par Deleuze. L'auteur s'intéresse un peu plus précisément à la question des "facultés" qui traverse une bonne partie de ses ouvrages de "Différence et répétition" à son ouvrage sur Kant et sur le cinéma. Probablement l'ouvrage le plus précis et exhaustif sur le sujet. Très clair.
A lire en ayant une bonne connaissance des deux ouvrages sur le cinéma.

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Très lisible et accessible. A lire sans hésitation.

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Publication des actes d'un colloque. Des commentaires très diversifiés sur Deleuze et le cinéma qui sont impossibles à résumer en quelques lignes. Je regrette seulement une édition bilingue absolument lamentable : des fautes à chaque ligne, des problèmes incessants d'accents, des lettres manquantes. Je n'ai jamais vu autant de fautes dans un livre édité, c'est digne d'une mauvaise copie d'étudiant. Cependant, le contenu théorique est au niveau, les intervenants sont souvent des personnalités reconnues.

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Un excellent recueil consacré au "sensible" et à l'esthétique de Deleuze. De la littérature, à la musique, en ant par le cinéma. C'est souvent à partir de concepts et problématiques précises que l'ouvrage est chapitré, plutôt qu'à partir des disciplines artistiques. Les plus grands spécialistes de Deleuze participent à l'ouvrage. Un incontournable.

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Projet collectif très clair : étudier livre après livre, la façon dont Deleuze commente, interprète, s'approprie les grands auteurs de l'histoire de la philosophie. Les articles sont très clairs et pédagogiques et permettent d'y voir enfin clair sur ce sujet toujours forcément polémique de l'"objectivité" d'un commentaire philosophique. Si tous les grands auteurs y ent, notons un chapitre sur le "Hegel que Deleuze n'a pas écrit".

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Esquenazi tente de formuler quelques grands principes d'analyse de film à partir de la pensée de Deleuze. On peut résumer le projet ainsi : 1) l'unité minimale de l'analyse est le mouvement (de film) ; 2) le film est le résultat de la dramatisation d'une idée, cette idée formant le territoire du film; 3) les mouvements de film sont composés (compositions filées ou rompues) et forment des subjectivités (les personnages) ; 4) développement sur le personnage et l'énonciation; 5) développement sur les compositions (plissement ou bifurcation).
Si parfois on peut se demander s'il est nécessaire de mobiliser Deleuze pour dire des choses simples (la dramatisation de l'idée, qui consiste simplement à trouver le problème du film, à faire émerger une problématique), je suis globalement très convaincu par l'ouvrage. On peut même dire qu'il s'agit, à ma connaissance, du meilleur ouvrage consacré à l'analyse de film (avec "Comment pensent les films ?" de J. Aumont). Nullement besoin de connaître Deleuze pour lire celui-ci puisqu'il est très vulgarisé, volontairement répétitif et pédagogique. L'objectif général de l'ouvrage est réussi : nous avons là un véritable outil pour l'analyse de n'importe quel film. C'est-à-dire pour analyser la façon dont les mouvements forment des subjectivités et un territoire; remonter de ces mouvements à l'idée problématique; puis étudier en détail la formation des subjectivités, des territoires, ainsi que la façon dont se composent les mouvements à l'échelle d'un film. Peut être suis-je trop deleuzien, mais il me semble que c'est la tâche de n'importe quelle analyse de film.

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Ce livre est un regroupement de trois projets : un commentaire de Zourabichvili sur l'entièreté de la pensée de Deleuze, un commentaire de Sauvagnargues sur l'animal chez Deleuze, et un commentaire de Marrati sur Deleuze et le cinéma. Celui de Zourabichvili est une présentation générale et accessible bien que sensiblement focalisée sur la "Pensée", le "temps", le "point de vue", la "différence", et l'événement".
Le deuxième est celui d'Anne Sauvagnargues, "Deleuze, de l'animal à l'art", un véritable chef d’œuvre de 100 pages dédié à la place de l'animal chez Deleuze. L'intérêt est qu'à partir de l'Animal, Sauvagnargues dégage quasiment tous les points centraux de l’œuvre de Deleuze : sur l'anomal, le Majeur/Mineur, la théorie des devenirs, la théorie de l'art, sa pensée de l'individuation via l'heccéité.
Le dernier est focalisé sur Deleuze et le cinéma. Je dois avouer ne pas l'avoir lu, mais la structuration de l'ouvrage m'intéresse moins; j'aurai tendance à lui préférer d'autres commentaires.
Les livres sont suffisamment géniaux pour servir à la fois de guides de lecture pour les non-spécialistes de Deleuze, tout en servant de commentaires pointus très éclairants pour ceux qui en savent plus.

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Probablement le meilleur ouvrage possible sur le sujet. Sauvagnargues réinscrit clairement l'évolution de la pensée de Deleuze dédiée à l'art en alternant entre une lecture systématique (privilégiant la cohérence d'ensemble) et une lecture plus historique (mettant bien à jour les seuils, les concepts qui apparaissent puis disparaissent, l'évolution des problèmes).

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Recueil d'articles lumineux qui prennent toujours appui sur un point précis : la "forme ballade", le commentaire de Rancière, le rapport Antonioni-Nietzsche, l'expérience cinématographique, l'archive audio-visuelle (du cinéma à Foucault), mai 68. On peut difficilement faire mieux comme commentaire. La pédagogie de Zabunyan est irréprochable. Cet ouvrage est à mettre entre toutes les mains, chaque article peut se lire indépendamment, tout en constituant un ouvrage plutôt cohérent dans l'ensemble.

Annotation :

L'auteur se focalise sur l'image-temps mais propose de ce fait l'un des commentaires les plus précis possibles. La première moitié du livre (une centaine de pages) est dédiée à la reconstruction de la "méthode" deleuzienne. Difficile de er après les commentaires de Zabunyan et Sauvagnargues sur ce point et pourtant Cardinal arrive parfaitement à renouveler la compréhension de Deleuze. Il n'empêche que le choix de Cardinal pourrait être questionné. Il reprend à son compte le vocabulaire deleuzien et n'évite pas toujours la répétition des mots du maître sans toujours clarifier leur usage. Certaines pages restent obscures. La deuxième partie dédiée à l'image-temps est plus claire car plus concrète et plus proche des films. Il réexplique le age de l'image-mouvement à l'image-temps mais d'une manière totalement inédite, même pour un connaisseur des précédents commentaires. Il retrace ensuite tous les grands mouvements de la pensée deleuzienne.
En bref, un incontournable qui s'adresse aux connaisseurs des textes sur le cinéma.

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L'ouvrage que tout le monde attendait. Il répond à une question simple : comment un événement historique peut-il bouleverser le projet taxinomique des images de cinéma ? Cette question à reçu plusieurs réponses mais souvent complaisantes car souhaitant nécessairement restaurer la cohérence de la pensée du maître Deleuze. de Courville ne mange pas de ce pain là. S'il rend très précisément compte de la pensée deleuzienne en offrant de puissants nouveaux éclairages (sur le "choc", la téléologie sous-jacente, les angles-morts problématiques, etc.) il ne se contente pas d'un commentaire. L'auteur approfondit le sujet en questionnant le rapport que Deleuze entretient avec l'histoire et surtout comment il a participé, avec d'autres, à la construction d'une fiction conceptuelle faisant de "Hitler un cinéaste". C'est précisément cette fiction conceptuelle, aberrante pour les historiens, mais féconde pour de nombreux cinéastes, qu'étudie en détail l'auteur. Ce faisant, Deleuze disparaît progressivement des pages au profit des rapports qu'entretiennent le cinéma avec la guerre et la Shoah. Ceci n'est pas un livre d'histoire mais un commentaire philosophique de Deleuze et une étude du "mythe" "Hitler-cinéaste". Il s'agit d'un classique instantané qui n'hésite pas à, enfin, pointer du doigt toutes les approximations (nombreuses) de Deleuze sur le cinéma.

Annotation :

Ouvrage collectif dédiés au notion de "corps" et de "cerveau". L'ouvrage alterne entre les commentaires philosophiques précis et très techniques et les études de cas prolongeant la pensée deleuzienne. L'ensemble est inégal mais vraiment incontournable car plusieurs spécialistes ont participé à l'ouvrage. Il sera dorénavant impossible de faire sans ces articles.
Nécessite une bonne compréhension des textes deleuziens.