Alors que la Wii U peine à se vendre, Nintendo continue de l’approvisionner en jeux et de ressortir ses licences du placard pour satisfaire les quelques 13,5 millions d’acheteurs. Yoshi n’avait pas fait une apparition sur une console de salon depuis Yoshi's Story en 1997. Et pour l’occasion, il s’est offert une esthétique en laine, à l’instar du Kirby : Au Fil de L’Aventure, développé par le même studio.
Yoshi’s Woolly World se fait remarquer pour sa direction artistique. Tous les éléments du jeu sont faits en laine : les Yoshi, les ennemis, les plateformes, les œufs… C’est particulièrement mignon et on a tendance à trouver cela formidable pendant les premières heures. Cependant, il est regrettable que les idées qui ont fusé de cette ambiance n’aient pas été plus nombreuses. On a bien des plateformes qui se forment grâce aux pelotes de laine qu’on lance dessus, mais c’est assez pauvre finalement. Cette pauvreté s’exprime aussi sur le level design. Les deux premiers mondes sont classiques, quelques idées commencent à apparaitre ici et là, et on finit par trouver tout cela redondant. Les niveaux sont très peu inspirés et on retrouve juste des gimmicks classiques pour les jeux de plateforme et, plus précisément, les jeux Nintendo.
De plus, on est à l’époque où Nintendo cherche à rendre ses jeux les plus friendly et accessibles possible. Ainsi, les niveaux ne proposent aucune difficulté. Pire, le jeu nous harcèle régulièrement pour utiliser des bonus, des aides et autres outils pour le public moins habitué aux jeux vidéo. Pourquoi pas, mais j’aurais apprécié de ne pas être importuné aussi souvent et de trouver une réelle utilité aux joyaux obtenus durant les niveaux. Ils ne servent qu’à acheter lesdits bonus. J’ai terminé ma partie en un peu plus de 20 h avec 300 000 joyaux inutilisés. C’est bête. Le seul véritable challenge du jeu réside dans l’obtention des collectables. En effet, finir avec les 20 cœurs et après avoir trouvé les 20 tampons, les 5 fleurs et les 5 pelotes de laine, est une tâche plus ardue, parfois poussive. Ces derniers permettent de débloquer des niveaux S et des nouveaux Yoshi tous plus mignons les uns que les autres. Les niveaux S sont plus inspirés, sans checkpoint, mais on reste assis sur notre chaise. Les boss aussi sont plutôt inégaux. Pour ce qui est des musiques, on oscille entre le sympathique et l’agaçant.
Bref, difficile de développer plus sur un jeu aussi vide. Les 56 niveaux nous font osciller entre l’ennui et un chouïa de fun qui ne dure jamais. Il est d’autant plus honteux quand on voit que Donkey Kong Country Tropical Freeze est sorti une année auparavant. Le jeu n’est pas mauvais, juste plat. On se doute à quoi il faut s’attendre quant à sa suite sur Switch, développée par le même studio. Un jeu Feel-Good.