Ses yeux bleus s'ouvrent dans l'obscurité.
Il ne sait plus qui il est.
Il ne sait plus qu'il est fort.
Lui, c'est moi.
Perdu. Démuni. Déterminé.
Son histoire commence sur une émotion exaltante. Quasiment nouvelle.
La liberté absolue comme guide ; évidence totale qui sonne maintenant comme une audace folle.
Apprendre seul, ou presque. Insensé ? Non. Fluide, naturel.
Utiliser ces qualités endormies depuis trop longtemps : inventivité et curiosité.
"Je peux le faire si j'y pense."
Devant lui, le monde. Immense. Sublime. Et pourtant... mélancolique.
L'émerveillement d'un coucher de soleil. La sérénité des herbes bercées par la brise.
Quand l’esbroufe technique s'efface derrière le goût de l'artiste.
Mais avec la finesse du détail comme charpente.
Comme si le maître Miyazaki en était l'architecte.
Il se tient droit, juste là où tant se sont fourvoyés avant.
Ses créateurs semblent avoir tout compris.
Effacer la grande histoire derrière les (toutes) petites.
Détacher la laisse et faire confiance : l'intelligence ne peut craindre l'ennui.
Laisser vivre. Me laisser vivre.
C'est la délicatesse qui accompagne ses pas.
La discrétion de quelques notes presque erratiques et pourtant justes.
L'envie d'avancer. Encore. Encore... Juste pour voir.
L'envie de s'arrêter aussi. Souvent. Pour irer le vol d'un dragon majestueux peut être.
Le plaisir. Toujours. Vif et paisible. Exaltant et serein. La pureté du jeu.
Ce n'est pas le souffle du vent qui fait bouger ses cheveux et battre mon cœur.
C'est celui de l'Aventure.