Je me revois encore il y a quelques semaines, regardant le catalogue de la switch avec le regard rêveur d'un enfant devant la vitrine qui renferme ses fantasmes les plus fous. Puis vint Super Smash Bros. Ultimate, et là, vite, une Switch, vite, allons chercher le jeu dès sa sortie à la fermeture de la Fnac, poussé par le personnel tentant de calmer les derniers retardataires de la folie ambiante des grands jours que sont les sorties de jeux Nintendo. Et comment regretter une telle aventure !
Ce jeu est une authentique leçon, et à plus forte raison l'exemple le plus criant de la générosité qu'on homme, une équipe peut exprimer derrière son oeuvre.
Alors certes, c'est bien beau de filer ces longues phrases pour louer un travail qui me scotche depuis une semaine à ma petite Switch, mais encore faut-il m'expliquer. Je m'exécute.
Je l'ai dit, ce jeu est l'incarnation même de la générosité, tant dans son contenu, que tous bien mieux que moi ont déjà loué à maintes reprises, que dans son gameplay et dans chaque élément corollaire à sa construction. En effet, Ultimate est, et de loin, l'épisode le plus riche en détails et en subtilités qui en font une véritable objet d'étude à jouer. Chacun des stages parmi le nombre dantesque proposé propose de petits événements, des secrets plus ou moins inattendus qui enrichissent aussi bien le gameplay (avec des éléments de décor interactifs etc.) que le plaisir visuel avec un sens du détail à toute épreuve dans les arrières plans et les animations.
Et que dire du roster proposé ! Encore une fois, s'il convient bien de ne pas parler du nombre qui a déjà été bien assez de fois mis en avant, il faut là aussi louer la variété de coups, d'animations, de bruitages et même de skins qui font la richesse de combats déjà caractérisés dans la série par leur générosité, encore elle.
Cette bonne volonté, c'est aussi celle du gameplay du jeu, qui excelle comme toujours par son équilibre entre grande simplicité d'accès (confirmée par une quiche en jeux de baston) que par sa technicité, le fun est présent et la profusion ambiante d'éléments offerts aux joueurs comme des cadeaux de noël avant l'heure ne va que dans ce sens.
Quand l'on voit un grand filme et se sent porté par sa force et la réussite de ses ambitions, il arrive à certains de clamer haut et fort son statut d'"oeuvre modèle", pour autant, ne pourrait-on pas faire de même pour un jeu ? Ultimate en est la démonstration. Si un jeune rêveur ou un actuel créateur de jeux se cache parmi ceux qui liront cette critique, qu'il me permette de lui donner ce conseil: joues, ne serait-ce qu'un peu, à Ultimate. Si l'on veut créer un jeu, quel que soit son genre, suivre l'exemple du processus de création de ce Smash garantit la réussite. L'idée de laisser clés et carte blanche à Sakurai sur ce projet tient du pur génie, car en se montrant si généreux, si soucieux du détail et surtout en laissant à ce point transparaître l'amour de ce que l'on crée dans son oeuvre, l'échec était impossible, et c'est probablement la plus grande leçon à retenir de ce jeu, plus encore que sa réussite technique ou ses quelques écueils évitables qui transparaissent dans le mode histoire très répétitif et assez peu gratifiant hors du déverrouillage des personnages, tout en restant un bon apport à la formule globale.
Bref, comment rester insensible à la réussite qu'est ce jeu ? Même si l'on est pas inspiré par l'idée de créer, il apparaît de toute évidence qu'Ultimate est et restera longtemps l'un de ces jeux qui saura esquisser un sourire sur les millions de visages qu'il a déjà remplis de bonheur, métamorphosés en enfants découvrant ou redécouvrant la joie d'être transporté dans un jeu qui ne cherchait que cela.