Après un We Happy Few que l'on préfère oublier, Compulsion Games s'attaque au jeu de plateforme. Un genre qu'il avait honorablement bien représenté en 2013 avec son premier jeu Contrast.
D'ailleurs, ce South Of Midnight semble construit sur les bases de ce dernier. Car on y retrouve le même (léger) manque de précision dans les actions, le même level design fermé avec quelques collectibles par ci par là (même s'il tente quelques gimmicks), la même priorisation de la forme par rapport au fond. L'aspect puzzle est ici remplacé par des combats plutôt basiques à base de compétences améliorables. Au niveau du gameplay, le jeu aurait parfaitement pu sortir il y a 10-15 ans, l'âge d'or de l'action-platformer. Certains se désoleront de ce manque d'innovation, tandis que d'autres se réjouiront du retour d'un genre accessible, efficace et versatile. Je fais plutôt partie de la seconde équipe, même si j'aurais plus qu'apprécié d'être surpris.
Il faut donc se pencher davantage au niveau de son style graphique, qui est... réussi. South of Midnight est très joli, cohérent, attrayant, et rien ne fait cache-misère. L'effet stop-motion, utilisé avec parcimonie (peut-être trop peu d'ailleurs ?), se révèle même utile dans l'apparence de certaines sections. Mais ce sont bien les musiques qui s'imposent comme l'attrait principal du jeu. Composées par Olivier Derivière (que j'avais déjà loué pour A Plague Tale), elles s'intègrent avec variété et élégance aux différentes séquences et rajoutent ce petit truc en plus qui donne vie aux différentes quêtes de notre héroïne. Ajoutez à ça un sound-design excellent qui s'intègre à ladite musique comme un charme, et vous obtenez une très belle expérience auditive.
South Of Midnight est un de ces jeux sympathiques qui ne prendra pas votre temps plus que de raison. Il séduira les grands nostalgiques des années 360/PS3 en manque de parti-pris esthétiques marqués. Pour les autres, non ce ne sera pas le jeu de l'année, mais vous ne regretterez probablement pas de lui avoir donné une chance.