Prince of Persia: The Lost Crown
7.6
Prince of Persia: The Lost Crown

Jeu de Ubisoft (2024Nintendo Switch)

Un excellent jeu pour qui n'a pas fait Hollow Knight

Je ne comptais pas écrire de critique pour ce jeu mais la note moyenne et le tas de critiques positives va forcément en induire certains en erreur. Non, PoP The Lost crown n’est pas un excellent Metroidvania, non ca ne va pas vous sustenter en attendant le chant de la soie et non, on ne se souviendra pas du jeu dans dix ans. C’est au plus un jeu correct, qui n’apporte rien au genre (sauf allez, ce système de marqueur amélioré sur la carte qui nous permet de coller une capture d’écran de l’endroit, histoire de ne pas oublier qu’est ce qui nous bloque précisément ici).

Ubisoft a bien disséqué Hollow Knight (ou le schema du metroidvania en général). L’essentiel des caractéristiques du jeu a été analysé, extrait puis intégré (c’est une bonne chose en soi, HK est à mon sens la référence du genre aujourd’hui). On retrouve donc un vendeur de carte dans chaque zone, le système de médaillons que l’on équipe au banc (ici, un arbre doré), les vers que l’on libère au grès de l’aventure pour obtenir des récompenses (ici une prophétie dont il faut trouver les mots), l’Adorateur Fouineur fait même partie du casting, c’est dire. Les similitudes sont légions, libre à vous d’aller les gouter. L'inspiration vient d'ailleurs d'un peu partout, les fraises de Celeste et les parades de Sekiro sont aussi de la partie. Et qu'on ne me méprenne pas, s'inspirer de ce qui marche est une excellente chose.

Toutefois, et c’est là que le bat blesse, l’intégration des dits codes est maladroite, et symptomatique de l’éditeur.

Citons pour exemple:

Là où tout MV (metroidvania) reste vague quant aux effets d’un médaillon, laissant planer le doute sur leur intérêt et poussant le joueur a expérimenter, PoP montre presque les sliders de modification de gameplay apportées : "légère augmentation de l’attaque", "ajout d’une petite explosion en fin de dash"... La création d’une nouvelle partie propose en outre, lors du choix de la difficulté, de réels sliders (de mémoire, le mode difficile annonce une santé des ennemis 125%). Où est le charme ?

Là où un chemin optionnel se dessine derrière une séquence de plateforme ardue ou un boss optionnel au pattern brouillon (ce qui n’est pas un problème tant le système de combat, malgré sa richesse, est inintéressant, spammer le bouton d’attaque suffit généralement à venir à bout de quiconque nous barre la route), le jeu offre un "skin" (c’est le nom affiché en jeu), parfois une paire de cristaux à casser pour une modique somme d'argent ou encore des objets de lore dont la description s'étale sur trois paragraphes. A quoi bon explorer quand les récompenses présentent si peu d'intérêt ?

Ces petites frustrations ne parleront en définitive qu’aux aguerris, à ceux qui ont déjà dévorés tous les MV sur le marché. Aux autres joueurs, les moins familiers du genre, je ne doute pas que les qualités du titre sauront vous séduire. L’exploration est sans fin, chaque zone (chacune sa couleur) parcourue offre trois à quatre embranchements, qui en offrent tout autant chacuns. Le plaisir de débloquer des pouvoirs qui étoffent le gameplay est là. Le côté metroidvania fonctionne, le contenu proposé permet de s'adonner au fameux backtracking si propre au genre. La joie de rebondir sur les murs pour atteindre une plateforme en hauteur reste vivace, même si la plupart du temps, les plateformes sont disposées à distance exacte d’un dash, et qu’il est difficile de choir.

Ubisoft veut son jeu accessible, il n'est pas question de frustrer les joueurs. Alors oui, il y a un système de raccourcis que Sargon (le héros) ouvre après chaque section difficile de plus de 20 secondes ainsi qu'un système de sauvegarde qui permet de retenter un combat de boss sur un simple click, pas moins de 4 secondes après une défaite (à quoi bon prendre des précautions quand la mort n’est pas punie). Pourquoi pas.

Quant au reste, l’intrigante musique rock & roll, cette belle DA aux couleurs de l'Orient, ce scenario convenu (même si prenant sur la première partie), le bestiaire peu inspiré, le boss design sobre, les marchands sans saveurs et ces curieuses cut scene en 3D, je me garde bien d'en dire ce que j'en pense.

Lancez vous plutôt dans Hollow Knight ou Metroid Dread

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le 13 févr. 2024

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siegeauto

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