Ah, ça, il en aura fait des émules, Limbo. Depuis 2010, il ne se e pas une année sans qu’un clone plus ou moins réussi fasse son apparition sur les plateformes de téléchargement. Ici, il s’agit de la première production d’envergure de Tarsier, studio suédois qui s’était auparavant illustré par sa production de contenu sur Little Big Planet 1 et 2, tant et si bien que Sony lui confia le développement du 3. Little Nightmares est une production beaucoup plus personnelle, probablement la première avec une ambition artistique aussi marquée : un petit personnage fragile tiraillé par la faim, un décor de paquebot sombre et humide éclairé à la lueur vacillante d’une bougie, des créatures peu ragoûtantes que l’on croirait issues de l’imagination de Robert Morgan ou Tim Burton, tout y est, et de fort belle manière : sa direction artistique originale et recherchée, au service d'un message assez explicite vers la fin du jeu, est sans aucun doute le point fort du titre.
Dans son exécution aussi, Little Nightmares frôle le sans faute avec une réalisation exemplaire et un game design qui, bien que classique, se laisse jouer sans déplaisir. Si il fallait lui trouver un défaut, ce serait plutôt dans les contrôles que l’on irait farfouiller : Little Nightmares est en effet incapable de choisir entre 2D (pour sa caméra en vue de coté) et 3D (pour les déplacements de son personnage, qui ne sont pas limités à un plan). Résultat, il est fréquent de louper une plate-forme ou de tomber dans un trou simplement parce qu’on a mal estimé la position en profondeur de son avatar. C’est agaçant, limite énervant, mais pas suffisamment pour empêcher la progression. Et globalement, les 4 heures que représentent l’aventure, émaillées d’images chocs assez inoubliables, ent bien vite et on redemande rapidement. Ca tombe bien, Little Nightmares 2 sort dans quelques mois. Souhaitons simplement que la recette ne soit pas re-appliquée à la lettre sans innover, car il n’est pas certain que ce joli ensemble fonctionne une deuxième fois de manière aussi remarquable.