Une évolution ?

Sorti deux ans après le premier épisode, Evoland 2 est la suite d’une expérience vidéoludique originale. Une forme d’hommage au jeu vidéo, à son histoire et à son évolution. Evoland 2 cherche, lui aussi, à rendre hommage, mais la méthode est différente. Il est plus ambitieux, cherche à aller plus loin que la simple expérience amusante d’un petit jeu indépendant. On y incarne Kuro, jeune homme amnésique, retrouvé inconscient dans une forêt par Fina (déjà cliché). Les deux loulous rencontreront de nouveaux camarades et traverseront le temps pour marquer l’histoire.

Vouloir rendre hommage, c’est bien mignon, mais comment fait-on ? Evoland 2 choisit différents procédés. Par exemple, des éléments de décors disséminés ici et là, ou des noms de personnages et de lieux. On retrouve un bouclier hylien sur les étagères d’une boutique, une plante piranha en pot dans des domiciles, voire carrément des personnages cultes du média. Ainsi, on retrouve la ville de Genova, les Ecureuils ninjas, le professeur Gaagle, etc. On remarque qu’il cherche à faire référence plus généralement à la pop culture sur Internet. La seconde façon est dans la mécanique du jeu. On voyage dans le temps dans Evoland 2. Pour différencier visuellement les trois époques, le jeu aura un nouveau style graphique. Le é est dans un style 8bits, le présent 16bits et le futur 32bits. De quoi mettre en lumière l’évolution historique. La dernière méthode, et non des moindres, ce sont les nouvelles phases de jeu. Si à l’origine, Evoland 2 est un RPG, il est tantôt un versus fighting, un beat’em all, un beat’em up, un jeu de plateforme, un rpg tactics, un jeu d’infiltration, un jeu de rythme, un puzzle game et j’en e. Il y va avec ses gros sabots, difficile de louper la référence. Voici une liste non exhaustive de licence dont le jeu cherche à faire un clin d’œil :

Alors, c’est bien sympa tout ça, mais est-ce que le rend est quand même fun ? Eh bien, ça dépend. Il est divisé en deux grosses moitiés. La première est dirigiste, peu palpitante et parait très longue. La seconde est plus ouverte, mais on a vite tendance à ne pas savoir quoi faire et où aller. De plus, cette dernière est fastidieuse à cause des nombreux aller-retours qu’elle nous demande de faire. Elle est pourtant plus amusante, car plus variée. En somme, les deux sont très bavards, avec de nombreux dialogues dispensables, mais un humour plaisant. Les phases de jeux variées sont amusantes, mais jamais poussées. Le tactical RPG est buggé, j’ai dû reload trois fois ma partie, le jeu beat’em up est simpliste, comme le versus fighting. En même temps, difficile d’être excellent sur tous les fronts. À l’instar des J-RPG de l’époque, le jeu propose un jeu de cartes qui m’a semblé extrêmement déséquilibré. Enfin, les musiques sont sympathiques et accompagnent très bien les lieux et l’action. Quant à l’histoire, elle ne casse pas trois pattes à un canard. Cousue de fil blanc à plusieurs reprises, elle est une excuse pour amener toutes ces situations.

Bref, Evoland 2, c'est mignon, on s’y amuse, mais on est difficilement ébahi pendant la quinzaine d’heure de notre partie. On sourit pour les clins d’œil plus ou moins subtils et on e à autre chose. Les Bordelais de Shiro Studio ont réussi à faire un jeu qui va plus loin que l’expérience originale. J’en viens à me demander s’il est aussi marquant que son prédécesseur, bien qu’on puisse le trouver meilleur. La découverte du concept dans le premier jeu est peut-être plus impactante que le gimmick du second. Ce ne sont pas les différentes phases de gameplay qui viendront porter suffisamment le jeu, car trop basiques. Néanmoins, ça reste une petite aventure mignonne, loin d'être indispensable à sa culture vidéoludique.