Prétentieux et creux

Je pense que de nos jours, le jeu vidéo a atteint une sorte d'état de grâce. Un gamer peut fièrement jouer aux plus grosses productions aussi bien qu'aux jeux du é, de même que les jeux indépendants et/ou gratuits. Spectaculaire, nostalgie et poésie peuvent cohabiter sans opposition. On parle maintenant de plus en plus souvent du jeu vidéo comme d'un art à part entière, tout autant qu'on reconnait la puissance économique que ce milieu représente.

Comme pour n'importe quel autre média, du coup, toutes les dérives se côtoient, de la production hors de prix et sans âme, blockbuster vendu à des millions d'exemplaires, au petit jeu qui essaie de tout transcender avec minimalisme et... pauvreté. Devinez où se situe Don't Look Back?

Oh bien sûr, j'aime bien les graphismes rétro, j'aime bien un peu de poésie, j'apprécie les références à la mythologie et, de manière générale à quelque forme de culture que ce soit. Mais il manque pas un truc là-dedans? Ah oui. Le jeu. C'est comme écrire un paragraphe descriptif avec un style é mais agréable et y faire référence à Charlemagne et appeler ça un bouquin ou une nouvelle. Non. Ca n'exprime rien. Tout comme Don't Look Back.

Aux contrôles d'un bonhomme qui s'avèrera renvoyer directement au mythe d'Orphée et d'Eurydice, vous partez sauver votre mie des enfers, avec une seule consigne: sur le chemin du retour, vous ne pouvez vous retourner, sous peine de voir votre chère et tendre vous échapper à jamais.

Tout est simpliste, et le l'intérêt de l'intrigue repose sur une petite pirouette scénaristique plutôt convenue.

Si vous avez deux minutes à perdre, pourquoi pas.