Ceux qui attendent, les yeux pleins d'étoiles, Rime sur PS4, rencontre charmante entre Ico et Wind Waker et nouveau jeu de Tequila Works, seraient bien inspirés de s'essayer à Deadlight, précédent titre du studio espagnol. Leur enthousiasme en prendrait sûrement un coup. Deadlight est typique du titre qui charme jusqu'à ce que le joueur pose ses mains sur le pad. Réalisation 2D magnifique, tout en plans éloignés et ombres inquiétantes, ambiance de fin du monde, dure et sans concession. On l'achèterait sur la foi d'un seul trailer. Le décor posé, il est temps de jouer. Deadlight n'est pas un mauvais jeu, sa construction et sa brièveté poussent le joueur à avancer. Il mélange die&retry à la Limbo, plateformer classique du genre action 2D (de Prince of Persia à Flashback) et énigmes pas bien difficiles à résoudre. On court, on saute, on tire, on fuit et on e d'un tableau à l'autre. Le souci c'est que Deadlight propose un gameplay aussi plat qu'une limande et un level design d'une inventivité proche du néant. Ça fonctionne bien sûr, hormis deux, trois ages qui mettent la rigidité à rude épreuve et rendent le jeu inutilement difficile, ça se joue en somme, mais jamais on ne rencontrera une idée originale voire même simplement une bonne idée. Tout a déjà été joué ailleurs et pire on devine ou devance chaque scène, jusqu'à un final aussi facile que foutage de gueule. Limbo avait beau être classique dans son gameplay, la rupture entre son univers enfantin et le cauchemar qu'il suggérait le rendait fascinant et marquant. Deadlight paie quelque peu son univers surexploité (des zombies !), malgré une DA solide et inspirée, mais son problème c'est qu'il se traverse dans une zone grise, sans déplaisir ni excitation. Il s'oublie aussi vite qu'il se joue, en mode zombie, l’œil torve et l'habitude d'avancer, lumière éteinte.