Considéré comme l'un des meilleurs Castlevania de la série au point d'approcher dans les notes l'autel du célèbre Symphony of the Night, Aria of Sorrow s'avère un épisode cool et efficace à défaut d'être vraiment mémorable.
Si tous les Castlevania nous proposent d'explorer un château pour vaincre Dracula, chaque épisode possède sa part d'originalité et Aria of Sorrow ne déroge pas à la règle. L'innovation la plus importante est certainement le choix des développeurs de diluer l'atmosphère gothique traditionnelle de la série pour conquérir un plus large public. Le scénario exprime cette volonté d'évolution en situant l'histoire en 2035 et en prenant pour héros un jeune homme ordinaire (mis a part son allure d'ange tombé du ciel). Si le jeu ne présente aucun aspect futuriste en dehors de la date, les personnages modernes parfois fortement typé manga et le bestiaire très coloré voir parodique donnent à cette aventure une ambiance d'agréable train-fantôme.
Cet aspect "casual" reste heureusement dans la séduction et ne touche pas les fondamentaux du jeu. La principale réussite d'Aria of Sorrow réside d'ailleurs dans le perfectionnement de la formule Castlevania qui, après deux épisodes GBA assez déséquilibrés, atteint ici une meilleure harmonie.
Pivot du gameplay, le système de combat privilégie cette fois les armes de corps à corps et chaque monstre demande donc un minimum de tactique et d'esquive. L'action est d'autant plus encouragée qu'Aria of Sorrow vous permet de collectionner les âmes des différents types de monstres pour acquérir des pouvoirs secondaires ou indispensables, dont trois peuvent être activés en même temps. Un système forcément inspiré de Pokémon qui ajoute un intérêt supplémentaire et augmente d'autant la durée de vie. A noter aussi l'excellent design de la carte qui permet d'éviter de longs aller-retour grâce à des sauvegardes et téléporteurs bien placés.
Aria of Sorrow possède cependant quelques failles ou demi-réussites. Si le jeu propose une difficulté convenable, la possibilité d'acheter l'une des meilleures armes (Ascalon) avant même la moitié du jeu enlève ensuite presque tout challenge - un point qui diminue une durée déjà faible même pour un Castlevania. On peut aussi regretter un scénario qui multiplie au départ personnages et mystères avant de s’achever brusquement sans plus de dévellopement .
Les graphismes du jeu ont été loué par la majorité des critiques mais ce point peut être discuté. Aria of Sorrow est certainement l'un des plus beaux jeu de la GBA avec des décors et personnages bien détaillés, mais son prédécesseur Harmony of Dissonance présentait déjà une qualité équivalente et, surtout, possédait une esthétique crépusculaire et chatoyante léchée là où Aria of Sorrow se contente d'une couleur dominante bleu nuit plus impersonnelle et des monstres coloré jusqu'au Kitch.
Bref Aria of Sorrow est sans nul doute le meilleur Castlevania sur GBA et l'un des meilleurs de la série, mais un certain manque de personnalité peut l'empêcher d'être mémorable.