Blue Prince repose sur le principe de poser des pièces dans une maison pendant un run. On ouvre une porte, 3 pièces nous sont proposées parmi un set de plusieurs dizaines, on choisit et on avance. Pour égayer tout ça, la maison REGORGE de mystères, de questions enveloppées dans des énigmes et l'un des grands plaisirs de ce jeu est d'entrevoir la profondeur de ces énigmes.
Le problème, c'est l'aléatoire. Sur le spectre des joueurs amateurs de puzzle, on a d'un côté les obsessionnels avec tableau de liège, les acharnés qui peuvent er des jours sur une seule énigme, et de l'autre côté, ceux qui ne prennent aucun plaisir à résoudre des énigmes dans un jeu. Les premiers ont acheté le jeu et s'arrachent peut-être encore les cheveux, les autres peuvent royalement l'ignorer.
Entre les deux, votre appréciation dépendra de votre patience face au hasard. Je gage qu'au début, l'expérience est à peu près similaire pour tout le monde, on découvre TOUT, les salles, le fonctionnement de la maison, certaines énigmes, et cela garantit quelques runs et heures de plaisir.
Au bout d'un moment, on a fait 30-40 runs, on connaît par cœur les salles de base, on a peut-être résolu l'un des premiers objectifs fixés, et personnellement, c'est là que la fatigue a vraiment pris le dessus. Mon corps commençait à s'habituer à la dopamine qui m'était fourni pendant que je poussais mon gros rocher. Moins de choses à découvrir, des énigmes capillotractées, des solutions qui reposent sur le fait d'avoir deux pièces adjacentes, configuration que le hasard me refusait bien trop souvent. Lassitude, puis désinstallation sans regret.
Et pourtant, il y a ce lore, très riche, tous ces personnages qui ont l'air d'avoir un rôle non négligeable dans l'intrigue, ce manoir dont l'apparence extérieure est le reflet parfait de l'enchevêtrement de salles produit par le joueur...
Mais les mécanismes prennent irrémédiablement le dessus sur le charme, malheureusement.