I'm not a heel

Pourquoi mettre du catch sur Senscritique ?

La question se pose pour les détracteurs puisque trop scénarisé pour être du sport et trop sportif pour être une série, l'activité semble se trouver éternellement le cul entre deux chaises. Alors certes il fut un temps où le public entier ne connaissait pas les arrangements scénaristiques et que la discipline pouvait prétendre être à égalité avec la boxe ou la lutte mais depuis l'arrivée des grosses fédérations nationales aux États-Unis c'est un fait, le catch c'est du chiqué et on le sait.

Cette affirmation qui est la plus grosse critique encore utilisée maintenant (à une époque où même des handballeurs truquent des matchs et où pas un maillot jaune du tour de ne se dope pas) et aussi ce qui définit tout ce qui fait le charme de suivre assidument ce sport. On pourra toujours arguer que la suspension d'incrédulité a survécu en partie aux années de la Golden Era avec des Hulk Hogan ou l'Ultimate Warrior qui déchaînaient les foules quand bien même les ficelles commençaient à être grosses. De même l'Attitude Era avait déjà ses ultra fans qui étaient au courant de l'arrière cuisine mais le gros de la foule pouvait se laisser mener par toute les élucubrations "keyfabe" (= dans le lore de la fédération). Ça donne par exemple un Kurt Angle contre Brock Lesnar où une partie des fans huaient ce match de rêve devenu enfin réalité avant même qu'il ne commence, car sachant très bien que les deux superstars allaient quitter la compagnie et faisait donc un duel avec peu d'enjeu.

Néanmoins il faut bien reconnaître que l'arrivée d'internet a considérablement changé la donne. Depuis, les rumeurs, spoilers et infos de dernières minutes sont trouvables en un clic, on peut facilement discuter avec une communauté de connoisseurs et le catch existe bien au-delà du ring, au-delà des frontières de l’Amérique.

Tout ce préambule va avoir son importance pour la suite car dans son évolution, le catch commença comme un véritable sport, il est devenu simulacre d'un sport, puis art du simulacre et désormais méta sport.


La WWE, soit la plus grosse compagnie de catch moderne organise tout les ans en avril sa grande messe, l'évènement qui donne même lieu a une semaine où toute les fédérations se joignent à la liesse et où dans le cas de 2025 Las Vegas a vécu de grands moments. Wrestlemania donc, organisé sur deux nuits entend redéfinir une époque, proposer un show épique plus grands que tout les précédents shows épiques etc etc.

Dans les faits on a affaire à un simple "PLE", soit un évènement plus grand que les émissions hebdomadaires. C'est comme quand Marvel sort un film au milieu de ses séries et comme si chaque année parmi ses 12 films il y avait un Avengers. La comparaison n'est pas gratuite car les deux entreprises ont des fonctionnements similaires (si on met Disney à la place de Marvel) avec beaucoup de rachats de compagnies (la WWE faisant l’acquisition d'une fédération mexicaine après le Japon quand Mickey Mouse se paye Pixar ou la Fox), une histoire sur le long terme où les épisodes individuels n'existent plus par eux-même et surtout LE POGNON.

Il est impossible de ne pas voir, plus que l'aspect scénaristique, l'aspect économique et donc fatalement politique du catch. La WWE c'est par exemple un deal à un milliard de dollars avec Netflix pour les droits de diffusion (qui mérite tout un dossier en soit tant le produit wwe est devenu encore plus critiquable et que c'est un bordel pour les diffuseurs du monde entier). C'est aussi un accord sur 13 ans avec l'Arabie Saoudite où, oui on a permis a des femmes d'être dans une représentation sportive pour la première fois là-bas mais où l'on reste dans l’hypocrisie de les couvrir du cou aux pieds (arbitre femme comprise) là où le public essentiellement masculin est en émoi devant des mecs en slip plein de sueurs.

L'aspect économique c'est aussi des pubs, des sponsors et des marque partout, tout le temps jusqu'à l'overdose. Je parle bien évidemment d'un cas très américain ici puisque vous pouvez allez voir un show Rixe dans le fin fond de la Bretagne où même les galettes saucisses n'ont pas de marque et on achète du merchandising pour soutenir financièrement les sportif•ves. Mais la WWE c'est les États-Unis dans tout ce qu'elles ont de fascinant et de lugubre. C'est découvrir la télévision américaine qui met des pubs tout les quarts d'heures, c'est redécouvrir des spots pour de la vodka qui doit mettre en pls les diffuseurs français qui vont devoir censurer tout les affichages.

Cette année Wrestlemania a poussé le bouchon un peu plus loin en sponsorisant chaque match par un annonceur différent. Pire, des tenues ou entrées étaient liées aux thèmes publicitaires (heureusement pas la Vodka) histoire qu'on comprennent bien d'où vient l'argent. Et comme d'habitude la boisson de cette sous-raclure de logan paul était présente aux abords du ring.

Si je suis déjà profondément contre la publicité il faut bien comprendre que c'est assez ridicule de voir dans le cadre de la WWE d'où vient l'argent et où il va. Parce que comme tout le monde de l'entertainement, c'est des places de plus en plus chères (et la devrait être bien logée en août prochain) qui adressent donc ces évènements soit à des gens fortunés soit au fan lambda qui s'ôte un rein pour être assis au fond d'un stade si grand que même le retransmission sur écran est ridicule. Et à Triple H, le grand manitou de se gargariser comme d'habitude sur les stades pleins (c'est faux) et les records de bénéfices (ben oui t'as augmenté le prix des places coco). Et puis tant qu'à faire faisons une ceinture personnalisé aux couleurs du psg à 600 euros si il y a des pigeons.

Mais ces millions (et millions) de dollars vont où ?


On pourra dire un peu dans les entrées des catcheureuses. Wrestlemania est un évènement à part alors on met les petits plats dans les grands, une grosse voiture par-ci, une un peu moins grosse voiture par-là et des.. motos ? WM41 n'aura pas connu les entrées les plus légendaires, il y a deux trois idées sympas mais on sent créativement une petit fatigue surtout pour des stars qui n'ont pas beaucoup changé d'univers en une décennie (coucou Bianca Belair). Musicalement c'est assez triste de voir que la plupart des stars montantes ont des thèmes au mieux insipides et que le gros de la ferveur populaire se fait sur la nostalgie de vieilles gloires que sont les Randy Orton ou CM Punk (qui refait une entrée avec le groupe Living Colors, je suis content mais bon). C'est quand même fou de se dire qu'en générant des profits monstres, la WWE relègue la composition de thèmes non pas à de vrais groupes mais à des compositeurs rincés, ne prenant aucun risque et qui ne marqueront aucun esprit. Encore une fois, la comparaison avec Marvel est plutôt efficace.

Dans toute cette bouillie sonore, la partie visuelle bénéficie d'un stage d'entrée correcte même si toute la pyrotechnique située en haut du bâtiment force les allers retours caméra un peu ridicules et que l'ouverture de la porte coulissante à chaque fois brise le rythme d'entrées réglées à la milliseconde (on a cru ne pas voir AJ Styles retirer sa capuche, blasphème). Le PLE a bénéficié d'une communication visuelle bien au-dessus de la moyenne en reprenant timidement le thème du casino pour surtout mettre en avant son jeu de carte à collectionner parce que oui la pub est présente partout, tout le temps, et surtout en interne.


Et les matchs alors ? Parce qu'on peut tourner autour du pot mais une critique de catch ne doit-elle pas se faire sur son contenu principal ? Il faut bien que j'évoque le principal problème de la WWE à savoir que son contenu principal a cessé depuis longtemps d'être les matchs. Du moins dans le gros de ses émissions. RAW et Smackdown qui ont lieu chaque semaine comporte bien plus de pubs et "d'angles" scénaristiques que de catch à proprement parler. Cet état de fait s'est fait progressivement et a fini par être accepté par les fans parce que dans sa philosophie méta la WWE assume que la construction d'un match prévaut sur ce dernier. Laissant à d'autres concurrents le choix de proposer des affrontements plus longs/techniques/flashys, l'entreprise de Standford mise sur le storytelling à long terme (et promis je fais ce que je peux pour éviter les termes anglais). Certaines histoires finissent par se dérouler sur des années et l'impact émotionnel qui en découle est la récompense offerte aux fans qui n'ont jamais lâché le produit.

C'est par exemple le cas pour le Main Event de la nuit 1 opposant Roman Reign à CM Punk et Seth Rollins. Si les trois ont eu quelques combats en début d'année, cela fait deux mois que tout se e au micro, qu'on débat sur qui a trahit qui et que le catch n'est plus qu'une promesse. On se déteste mais on se battra pour de vrai en avril et pas avant. Tout le sel de la rencontre tient autour d'une promesse, un arrangement comme de ceux que font les enfants avec leur petit doigt. Paul Heyman l'un des meilleurs non catcheurs de cet univers qui a fait s'allier deux de ses plus grands poulains pour vaincre une menace encore plus grande. Sauf que depuis décembre nous est rappelé que cette alliance tenait sur une faveur. Comme souvent à la WWE on intègre un deus ex machina ou tout du moins un game changer dont on a besoin pour justifier une situation mais qui ne se justifiera lui-même que des mois plus tard si tant est qu'il soit justifié. Paul Heyman doit donc une faveur à CM Punk. Tout est possible.

Et puis le sujet revient, on apprend qu'enfin l'enfant roi de Chicago aura le droit d'être dans le main event du plus grand show de l'année. Sur le moment les larmes peuvent paraître sincères car cette histoire nous ramène 10 ans en arrière quand alors que l'un des favoris du public se voyait systématiquement voler la vedette par les deux plus grosses stars de l'industrie et même au-delà : John Cena et The Rock. Dur à résumer pour des néophytes mais il faut retenir que la frustration était en partie non scénarisée, partagée par les fans et qu'elle a savamment maturée. On rappellera pour l'anecdote quand même que, é brièvement chez la concurrence, CM Punk s'était permis de moquer le fait de vouloir devenir main eventer. Mais l'homme a muri, ou plutôt vieilli, et n'est désormais plus la jeune tête brulée qu'il fut autrefois mais simplement un monsieur qui veut finir sa carrière en beauté avant la blessure de trop. On rappellera aussi que ce show qui se déroule sur deux nuits propose une première nuit toujours considérée comme mineure par rapport à celle du dimanche et que donc il y a évènement principale et EVENEMENT PRINCIPAL.

Stupeur et tremblement, la faveur n'était pas là, mais dans le fait d'avoir son conseiller de toujours (si on omet la trahison d'il y a 10 ans aussi, parce que les scénarios ont plus de trous qu'un fromage suisse) Paul Heyman à ses côtés pendant le match triple menace.


On va pas se mentir la révélation est assez claquée parce que déjà il y a 5 mois de construction pour ça, qu'on se demande comment CM Punk pouvait savoir à l'époque qu'il finirait dans un tel match et que l'annonce d'un main event était une plus grosse surprise. Encore une fois, la construction et l'idée d'un évènement prévaut sur l'évènement lui-même. Mais surtout une fois dans le match cette faveur n'a plus aucun intérêt, parce que Paul Heyman vadrouille un peu partout et fait son cinéma habituelle jusqu'à se réveiller dans les 5 dernières minutes pour changer le cours de l'histoire. Il faut le rappeler car visiblement tout le monde l'a oublié mais dans les matchs à 3 ou plus, aucune disqualification ne peut avoir lieu et donc tout est permis assez vite. C'est pourtant au bout de 20 minutes que l'on songe à ramener une chaise, une fois l'arbitre mis de côté, comme si c'était un vilain secret. La suite c'est une double trahison qu'on avait vu venir, Paul Heyman pas des plus subtils mais un dernier plan de caméra qui comme on le dit maintenant à chaque fois est très... cinema.

Ce que ça changera pour la saison à venir ? CM Punk et Roman Reigns peut-être dans une alliance naturelle et Seth Rollins qui fera toujours plus son rire maléfique (et dieu qu'il joue bien mais c'est vraiment l'aspect le plus ridicule se son personnage).


Le reste de la soirée c'est beaucoup de gens qui devaient gagner qui ont gagné. Un Jey Uso qui fait soumettre un Gunther bien trop facilement, le New Day qui battent des records mais n'ont toujours pas d'histoire avec Big E, Jade Cargill qui va peut-être enfin commencer sa carrière à la WWE ou encore LA Knight qui aura donc eu un second règne bien fade (et en même temps on lui donne sa ceinture beaucoup trop tard par rapport à la hype).

Je m'attarde vite fait sur El Grande Americano car forcement le contexte est quand même assez particulier. Dur de savoir quand l'idée de ce personnage a germé dans l'esprit des scénaristes mais cet énième personnage 100% américain, qui moque les luchadors mexicains et cache son identité que tout le monde a deviné n'arrive pas n'importe quand. Et je n'ai aucun problème avec le second degré, quand on me dit que le boug vient du Golf des états unis je vois la petite pique et je me dis qu'encore une fois on construit un Captain America pas très gentil. Sauf que déjà ben tout le monde l'adore et que la WWE est loin d'être démocrate.


Je l'avais dis mais le catch est une histoire de gros sous et de politique. Il y a la politique interne, la petite cuisine et il y a la Politique, celle de tout les jours que bons nombre de gens pensent qu'elle n'a rien à faire dans l'art et le divertissement ce qui est précisément un point de vue politique (spoiler c'est pas de l'apolitisme) ainsi qu'une naïveté un brin effrayante. Dans le cadre de la WWE il ne faut pas oublier que trump, puisqu'on doit nommer le monstre, est apparu par le é dans des histoires plus ou moins importante et surtout pas très bonnes. C'était avant la présidence mais un mec milliardaire grâce à des arnaques immobilières à New York pour moi c'est déjà un peu politique. Le truc étant que la WWE veut proposer un produit qui s'adresse à la plus grande audience mondiale possible et que cette éternelle volonté de mondialisation finit forcement par un discours assez schizophrène, ne voulant froisser personne. On mettra alors l'Arabie Saoudite sur le même pied d'égalité que la ville de Lyon en mettant bien de côté les catcheurs un peu trop vocaux. On engueulera la foule canadienne qui a osé sifflé l'hymne américain (ON SE DEMANDE BIEN POURKOI ILS ZONT FAI CA). Et bien entendu on fera toujours des états-unis un rêve à atteindre. Alors oui depuis une vingtaine d'année l'ultra patriotisme peut être moqué mais pourtant un Cody Rhodes ou un John Cena soit les deux plus grosses stars restent des parodies de fierté américaine pourtant traitées avec beaucoup de sérieux. El Grande Americano c'est donc un projet qui évolue suivant la hype des fans et toute les foules américaines n'étant pas également politisées, la mention du Gulf of America se fait plutôt tranquillement. Si on pouvait rire de Trump lors de son premier mandat (ce qui était déjà quand même très sordide) il faut bien voir que les états-unis vivent une période très trouble et qu'une compagnie qui héberge autant de talents sud-américain comme elle s'en gargarisait quelques heures auparavant ne peut pas trop se permettre de faire des blagues sur un président demiurge fou.

Et en même temps la WWE c'est quoi ? L'enfant chéri de Vince Mcmahaon Jr, gros pointeur, qui a une usine de casserole au cul et fait office de mini Trump dans ses partis pris, décisions créatives et vision d'entreprise. Désormais viré, son ombre rode pourtant toujours et ce n'est pas son beau fils Triple H, ex catcheur qui opèrera un grand virage à gauche.

Oui le discours s'est un brin amélioré mais quand on voit que la plus grosse star du moment Roman Reign est pro Trump on se dit que le futur n'est pas brillant et qu'un programme qui promeut la compétition, la violence et le culte de la personnalité ne peut de toute façon pas être profondément bienveillant.


S'il fallait mettre un bon point à Paul Levesque et sa femme Stephanie Mcmahon c'est leur travaux pour la Women Revolution. La encore je ne vais pas tout résumer pour les nouvelleaux du milieu, mais c'est globalement le age d'une division féminine qui se battait en sous vêtements pendant 2 minutes à de vrais matchs, tout simplement. Ça a pris un temps fou, bien plus que dans d'autres régions du monde et on va pas se mentir ça reste un peu frileux. Les femmes auront eu une fois le droit à un Main Event de Wrestlemania, c'était il y a 6 ans, il a fallu qu'elle soit 3 et qu'est-ce que je m'en veux de ne pas l'avoir vécu sur le moment. Le reste du temps c'est la vache maigre. Malgré un roster assez fourni en talents, la compagnie a mis longtemps à crée deux vrais ceintures principales, puis des ceintures par équipes (qu'on prétend maudites tant il y a des blessures et des runs moisis de ce côté) et récemment deux ceintures mineures. Et la création de ceintures révèle un besoin cruel d'histoires à raconter car pour exemple, cette année était la première où un match à wrestlemania sans ceinture avait lieu (c'est aussi parce que les deux ceintures mineures n'étaient pas défendues et qu'on a sacré une double championne mais breeeeef). La WWE ne sait pas écrire des histoires féminines épiques c'est un désastre. En fait elle sait très peu écrire des personnages féminins car encore une fois il y a quelque chose de très américain là dedans. La plupart font office de miss, se ressemblent toute dans des canons de beautés quand même très tradis (comptez le nombre de cheveux courts ou mi longs) et leur prétendue badasserie jurent avec le besoin constant de les habiller à moitié et avec talons hauts. Le match du samedi entre Charlotte Flair et Tiffany Straton est un cas d'école puisque les deux femmes blondes viennent combattre dans la même tenue rose clair, différenciées par juste quelques touches de couleur. C'est quand même dingue qu'en 2025 une compagnie de sport ne soit pas foutus d'imposer des couleurs différentes surtout pour des catcheuses qui n'ont presque aucune réelle identité graphique (des fois Straton a des motifs à carreaux mais c'est suivant l'envie). Pour autant qu'elle avait ses défauts, une Ronda Rousey et ses tenues de judo me manque.

C'est d'autant plus triste que la construction des grands affrontements féminins est en général très en deça de la division masculine. On se vanne vite fait sur les divorces et on se tape de temps en temps mais sinon rien. Comparez les histoires féminines et masculines pour des ceintures équivalentes et chercher le gimmick de la plupart des grandes stars féminines, c'est d'une tristesse sans fond.


Si on e à la seconde nuit le match pour l'autre grande ceinture féminine a été encore plus mal construit avec trois femmes, Iyo Sky, Bianca Belair et Rhea Ripley qui ont eu le même segment d'engueulades et de claques à plusieurs occasions de suite. Rien d'autre n'a été proposé et Ripley qui était mon gros crush fut un temps grâce à son style vraiment à part et une réelle domination devient une énième starlette, un peu plus émo que les autres. Vidées de leur substances, les trois femmes proposent tout de même un bel affrontement mais dur de s'impliquer quand des mois de lassitude ont précédé.

Pour la même raison je ne rentre pas dans les street fight match, le duel concernant cette bouse de logan paul ou le match féminin par équipe qui a servi à faire un gros come back mais qui va donner un règne surement fade face à des équipes construites en quatrième vitesse (on a bien rigolé avec Jey Uso et Cody Rhodes mais quelqu'un se souvient le temps que ça a duré cette merde ?).


Il restera alors les belles surprises d'un match en équipe à 4 forcément bien rythmé ou de l'apparition d'un Joe Hendry qui prouve que la viralité est plus importante que le talent (oui j'ai tapé dans les mains).

Mais en vrai, on est là pour parler de John Cena non ?

Je regarde du catch depuis la saint période de Catch Attack soit presque une vingtaine d'années et il y a une règle immuable, qui sure tout, un commandement qu'on ne doit jamais remettre en question : John Cena est un gentil.

C'est comme ça, il y a trop d'argent en jeu, il a réalisé le rêve de trop d'enfants, c'est les États-Unis qui n'abandonnent jamais, qui s'élève au dessus de la haine. En 20 ans les opportunités de faire son heel turn (= devenir méchont) étaient nombreuses, le boug a eu des moments où une partie de la foule le remettait sévèrement en question et il a même pu arriver à de maintes reprises qu'ils brise des carrières montantes parce que Cena wins lol.

Et en 2024 ce n'est pas vraiment avec un choc qu'on apprenait que celui qui veut marcher dans les pas de Dwayne Johnson et trusté le box office abandonnait enfin définitivement le catch avec une tournée d'adieu en 2025. Soit exactement le pire moment pour le rendre méchant.

Et donc le meilleur moment pour nous surprendre.


Je l'ai dis mais être fan de catch (et adulte) c'est savoir qu'on nous ment, voir comment le scénario se construit, comment les scénaristes jouent avec les aléas de la vraie vie (une blessure, un licenciement ou pire) et c'est surtout joué aux pronostiques et au divulgachiage. Les bruits de couloirs sont nombreux et on sait vite qui va faire son retour, quelle blessure est fausse etc.

Il y a des beaux secrets de polichinelle gardés, des choses dont on pourrait se douter qu'elles arriveront mais où les sources nous indiquent que non.

Mais rien, absolument rien ne pouvait laisser entendre que John Cena allait devenir méchant. Dieu est mort, le père noël n'existe pas, Robert Menard est de droite, un monde s'effondre. La encore il ne s'agit pas de résumer des évènements antérieurs à Wrestlemania mais la séquence de la révélation du poteau rose est légendaire, il peut y avoir des débats sur certains détails mais sa simple existence est un choc sans précédent et surement sans suite tant le personnage de John Cena était unique en son genre. Il était l'adn de l'entreprise, l'adn de l’Amérique et une constante sur vingts années. Ce qu'il faut comprendre c'est qu'aucune autre forme d'art ne peux proposer ça. On pourra bien relancer la comparaison avec les comics et parler de la mort d'un super héros par exemple mais les tenants et aboutissants ne sont pas les mêmes. Oui John Cena finira évidemment sa carrière sur une bonne note (et reviendra), oui l'année va être jonchée de rencontres purement nostalgiques et à la physique complètement renversées (et ça doit finir sur CM Punk pour un rappel du Money in the bank) mais sur l'instant-même le cerveau bug, on pense halluciner et on vit la fin du monde tel qu'on l'avait connu.


Nous ne sommes désormais plus des adolescent.es, la guerre est partout, la planète se meurt et les héros n'existent pas. Un jour Cody Rhodes deviendra enfin le Homelander qu'on attend et en attendant Cena remporte son 17ème titre. Parce qu'il fallait battre le record, parce que la WWE ne vit plus que pour les chiffres, que ce soit ceux des audiences ou ceux des statistiques. Et tant pis si le match était éclaté au sol comme surement tout les prochains d'un mec de 47 ans qui s'intéresse plus au cinéma qu'à sa forme physique. Un vétéran qui doit faire des pauses, qui ne prend même pas la peine de se cacher quand il donne des instructions à son adversaire et qui finalement, n'est pas si bon que ça en tant que méchant (et le lendemain en podcast on voit bien qu'il préfère jouer le normal dude un peu amer). L'important c'est l'impact, c'est relancer à nouveau un scénario de champion qui veut partir avec la ceinture comme si la WWE n'en avait qu'une, comme si le vol pouvait avoir lieu. Le monde a changé mais la WWE essaye toujours de toucher notre naïveté. La même qui tentait de nous faire croire que les 3 ans de règne de Roman était savoureux alors qu'il faut se souvenir d'une dernière année uniquement bâtie sur l'attente d'une revanche. C'est une ceinture principale, qui dévalue toute les autres et ne peut se gagner qu'à Wrestlemania, qui ne peut être gagnée par n'importe qui. C'est un part timer qui comme John Cena se pointera de temps en temps pour dire un bon mot, et justifiera son salaire ahurissant par une dizaine de matchs dans l'année. C'est des méchants, ils ont le droit et de toute façon on ne nous demande pas notre avis. Un méchant justifie toute les paresses scénaristiques, ou même physiques. Et même si on aura d'excellentes batailles au micro avec Cody Rhodes c'est aussi un scénario complètement bancal où le Rock disparaît, Travis Scott vient pour rien et quoi qu'il arrive il faut vendre du merchandising donc on assume pas trop les changements de direction.


En attendant, Wrestlemania c'était beaucoup de discussions pour finalement un show très moyen, qui s'étend sur deux soirées trop longues et qui fait un peu comme ces restos où on vous alpague devant l'entrée en vous promettant monts et merveilles, puis une fois que vous êtes assi•se vous pouvez toujours attendre qu'on prenne votre commande.

Même sur la nuit 2, les gens qui ont gagné devaient gagner, mais sans panache, sans effet wow. On coche les cases, on se contente de peu et on espère que la concurrence fera mieux, dans la performance d'une vie.

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le 21 avr. 2025

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Kaptain-Kharma

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