Oui, les femmes sont des héros. Pas la peine de nous confronter avec l'argument, vu maintes et maintes fois, de l'accouchement dans la douleur pour nous le prouver. (By the way, ça signifie que celles qui n'accouchent pas dans la douleur sont des femmelettes ?).
Mais on pourrait er sur cette intro bateau si, derrière, JR faisait preuve d'un peu de profondeur et exposait réellement les histoires des femmes qu'il photographie, les laissait parler, se raconter. Mais elles sont trop vite coupées pour laisser la place à l'image qu'il projette d'elles. Des photos, en fisheye, sur les murs, les trains, les toits.
Les deux auraient pu cohabiter, mais JR tient plus, selon moi, à montrer ses portraits qu'à réellement raconter leurs histoires. C'est dommage. J'aurais voulu en savoir plus sur cette vieille indienne, qui lutte avec le sourire (et de bons biceps aussi), et sur chacune d'entre elles en fait.
Mais on manque de temps, cocotte, il faut placer tous les s, toutes les astuces, tout le gigantisme du projet... Parcourir au pas de course, caméra trépidant jusqu'à la nausée, les ruelles des favelas.
Peut-être est-ce parce que j'ai vu Waste Land juste avant, peut-être est-ce parce que c'est à l'histoire des êtres humains, moins qu'à leurs visages et leur exposition que je m'intéresse quand je vais au cinéma, mais pour moi, ce Women are heroes ne sert qu'une seule personne, l'artiste.
Alors, qu'il se contente de réaliser ses portraits, de le projeter, de les habiller d'épices, de les faire vivre sur le terrain... Ce qu'il fait magnifiquement bien. Et qu'il laisse à d'autres le soin de raconter leurs histoires.