Wolf Man
5.2
Wolf Man

Film de Leigh Whannell (2025)

Un hurlement dans un verre d’eau.

Le mythe du loup-garou, brillamment exploité dans les années 80 sous l’angle des transformations corporelles de l’adolescence avec des classiques comme Le Loup-Garou de Londres ou des pantalonnades comme Teen Wolf, a su traverser les décennies. Plus récemment, Teddy en proposait une variation rafraîchissante, tandis que Wolf (1994) avec Jack Nicholson l’utilisait comme une métaphore de la prédation en entreprise, rappelant que "l’homme est un loup pour l’homme".


Après le succès critique mais mesuré de son Invisible Man, Leigh Whannell s’attaque aujourd’hui à sa propre version du mythe du loup-garou. Mais très vite, une impression s’impose : celle d’un film qui frôle son sujet sans jamais l’exploiter pleinement.


Déjà, Invisible Man ne m’avait pas convaincu. Paul Verhoeven avait traité ce sujet -celui de la masculinité toxique et des abus permis par l’invisibilité- de manière bien plus percutante, et ce, dans un film pourtant mineur de sa filmographie. Avec Wolf Man, la sensation est similaire : un projet qui se contente de se contempler, sûr de lui, mais incapable de réellement provoquer son audience.


Le film cherche pourtant à introduire des thématiques pertinentes, notamment la gestion de la colère et la transmission des comportements toxiques entre générations. On le perçoit dans cette scène d’ouverture, où un père réprimande son fils pour avoir pris une initiative lors d’une scène de chasse, puis, trente ans plus tard, lorsque ce fils, devenu adulte à son tour, s’emporte contre sa propre fille. L’idée d’une colère héréditaire est là, mais le traitement reste timide, jamais pleinement assumé. Comme si le film cochait des cases thématiques sans jamais oser les explorer en profondeur.


Paradoxalement, alors que Wolf Man nous offre l’une des transformations en loup-garou les plus lentes du genre, on en vient à souhaiter qu’elle le soit encore davantage. Non pas par simple goût de l’esthétisme horrifique, mais parce que cette métamorphose aurait dû être un pivot émotionnel, le moment où le film s’engage pleinement dans son propos.


Or, elle se réduit à une démonstration technique (moyenne), sans réel impact narratif ou émotionnel. Alors que cette mutation était sans doute fascinante sur papier, elle peine à transmettre quoi que ce soit à l’écran.


Une occasion manquée, d’autant plus frustrante qu’on sent tout au long du film qu’il y avait de quoi faire.

4
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le 5 mars 2025

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Roberto Salvador

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