Aujourd'hui, je prends quelques minutes de ton précieux temps pour te ca d'une merveille de western : Winchester 73.
Lin McAdam et son fidèle compagnon, High-Spade, arrivent à Dodge city. Ils sont sur les talons d'une ordure de la pire espèce, Dutch Henry Brown, raclure ultime, le genre à tirer dans le dos des gens.
C'est jour de fête à Dodge city, le pays a 100 ans et un concours de tir est organisé. Le premier prix est une Winchester 73, l'arme avec laquelle l'Ouest a été conquis.
Premier des huit films que Mann et Stewart tourneront ensemble et déjà, réussite majeure. James impressionne alors qu'avec un physique de moineau pareil et un if de rôles doux et plutôt avenants, c'était pas gagné d'avance. Pourtant, en cow-boy implacable et déterminé, il assure. Ses yeux fiévreux de haine, quand il est prêt à tout pour assouvir sa pulsion/vengeance, irradient la pellicule.
Mann déleste son récit de fioritures mais pas de détails, pose des personnages un brin monolithiques mais charismatiques au possible et mène son récit au rythme du destin. Sa traque est permanente mais n'oublie pas les pauses savoureuses , ici avec la cavalerie encerclée par les indiens, là, dans une échoppe perdue dans le désert où le poker coûte cher. Et puis, le noir et blanc est sublime.
C'est un film d'hommes au sens du cadrage et du rythme étonnants, c'est de la profondeur de champs et des cactus obligatoires (ils sont presque de chaque plan, et semblent avoir aux yeux de Mann plus d'importance que l'hommasse Shelley Winters, pas aidée par un rôle de femme qui se laisse trimballer sans trop moufter...), ce sont des chapeaux dégueulasses, imbibés de sueur, c'est shooter un timbre collé à un dollar troué, ce sont Tony Curtis et Rock Hudson déjà insolents de beauté, c'est une tension lancinante, c'est Wyatt Earp qui te demande de déposer les armes, un sergent bonhomme qui pactise avec l'ex-ennemi et un duel final, fratricide, qui fait ricocher les balles sur les rochers.
C'est l'Amérique qui s'est construite sur le sang, les larmes, avec les armes pour ciment.
C'est le glaive du Destin fait carabine.
Voilà, t'as vu, c'était pas long.
Bisous.