Sorti en 2005 et réalisé par James Mangold, Walk the Line est un biopic musical avec Joaquin Phoenix dans la peau Johnny Cash. Ne connaissant Johnny Cash que de nom, c'est pas simple curiosité que je me suis intéressé à ce film, appréciant généralement le travail de James Mangold. Et puis Joaquin Phoenix méritait à lui seul que je vois ce film. Le film raconte la vie de Johnny Cash de 1944 alors qu'il n'avait que douze et qu'il perd son frère victime d’un accident tragique, jusqu'en 1968 et ce fameux concert en prison (Johnny Cash : Behind Prison Walls). Le tout début du film s'ouvre d'ailleurs aussi sur ce live en prison. C'est donc ce genre de film, dont la fin fait écho avec la scène d'ouverture.
Les soufs de Johnny Cash nous sont présenté dés le début du film. Johnny Cash n'a que douze ans lorsque son frère Jack meurt écrasé par une scie à chaîne, alors qu’il était en train de travailler dans un atelier pour aider sa famille financièrement. Le décès du frère cadet aura un fort impact sur la famille Cash, en particulier sur Johnny qui était très proche de son frère, mais aussi pour le père Ray (Robert Patrick) puisque Jack était son fils préféré. On le voit même dire sous les effet de l'alcool qu'il aurait préféré que ce soit Johnny qui parte en premier. Vous imaginez les répercussions sur un gamin de douze ans, les dégâts psychologiques seront irréparables.
Le film fait ensuite un bon dans le temps pour suivre l'éclosion de la carrière de Johnny Cash (Joaquin Phoenix), avec dans un premier temps le fameux "Rise" et ensuite le "Fall" de l'artiste (aka "The Rise and Fall" de l'artiste). Je rajouterai ici le "Redemption", histoire de finir sur un happy-end. On voit donc comment il a atteint la célébrité, puis les soufs qui vont le faire chuter. Le film s'attarde surtout sur cette dernière partie, avec sa consommation excessive d'alcool et de drogues, sa relation compliquée avec son père, mais aussi avec les femmes, puisqu'il va tromper son épouse avec une autre artiste June Carter (Reese Witherspoon) qui, on va très vite le comprendre, va devenir la femme de sa vie. June Carter va alors devenir ce dernier espoir de "Redemption" pour Johnny.
Walk the Line semble être assez fidèle avec la vraie vie de Johnny Cash et c'est un film qui applique méticuleusement tous les codes du biopic musical. C'est très bien fait fait, mais c'est aussi très classique dans son genre et n'espérez aucune pointe d'originalité, ni aucun surprise. C'est très bien fait, mais c'est un peu trop académique, quoi ! Tout est surligné au feutre et on devine tout à l'avance, même quand on ne connait pas la vraie vie de Johnny Cash. On devine très vite qu'il a eu une vie qui se prêtait parfaitement à un biopic musical, avec cette célébrité soudaine, suivie de la chute. Mais plus que la célébrité soudaine, ce qui semble le plus intéresser James Mangold, c'est cette chute avec les névroses de l'artiste.
Et pour le coup, le choix de Joaquin Phoenix pour interpréter Johnny cash est très payant. Il est vraiment fabuleux dans son interprétation du côté clair-obscur de l'artiste. Reese Witherspoon elle aussi entre à fond dans son personnage et apporte ce rayon de soleil indispensable au film. Voilà un duo d'acteurs excellent, qui, on le sent, se donnent corps et âme pour le film. Robert Patrick est également très bon dans le rôle du père de Johnny Cash, qui se montre très dur, voire même détestable, avec son fils.
Cette relation père-fils est très intéressante, très dure mais toujours avec une once d'espoir. Johnny Cash a souffert d'un père, non pas absent, mais plutôt détestable avec lui, qui plus est dans une famille très pieuse, dans le monde rural du sud profond et raciste. C'est vraiment cette relation conflictuelle et la perte de son frère qui vont être à l'origine des blessures de l'artiste. Je dis bien à l'origine, car il va finalement devenir artiste par accident, lorsqu'il part en mission avec l'armée en Allemagne, dans les années 50 de l'après guerre. C'est donc tout ça, ses soufs et le contexte dans lequel il a grandi, qui a inspiré sa musique.
Bref, Je ne connaissais pas grand chose de la vie de Johnny Cash et de June Carter, mais après avoir vu Walk the Line, je comprends pourquoi James Mangold a voulu en faire un film. La force du film c'est donc la vie de Johnny Cash qui fut pour le moins tumultueuse. Mais encore plus que le sujet abordé ici, qui pour le coup est assez classique, la force du film c'est aussi son casting. Joaquin Phoenix et la surprenante Reese Whiterspoon forment un couple du tonnerre. Sur le fond comme sur la forme, c'est donc très classique, mais si vous aimez les mélodrames et les biopics musicaux, c'est un film à voir.