Deuxième film réalisé par Emmanuel Mouret, c'est aussi un de ceux où il ne joue pas, si on excepte un cameo. L'histoire est au fond très simple ; celle d'une femme qui descend dans une maison familiale sur Marseille, et qui va héberger une personne d'origine russe. Toutes deux ont une obsession en commun : celle de trouver le grand amour.
Je dirais que tout le cinéma d'Emmanuel Mouret est déjà là, à base de marivaudages, de dialogues qui sonnent comme des citations, des non-dits... Ça ressemble encore beaucoup à du Eric Rohmer, qui est son cinéaste de chevet, on pense à Conte d'été, mais avec la légèreté et l'humour dont Mouret a le secret. Avec quelque chose de sacré sur l'amour, dont les deux jeunes femmes le veulent avec un grand A, en particulier l'entreprenante Veroushka Knoge, que le réalisateur se plait à filmer sous tous les angles. Elle se détache nettement de la pauvre Isabelle Pirès (dont ce sera le seul film), qui refrène en elle un désir envers sa compatriote russe, mais qui se laisse volontiers embarquer dans ses facéties. Quant aux garçons, nommés Bonheur et Dieu (!), ils sont joués par Julien Imbert et Frédéric Niedermayer, ce dernier étant aussi producteur.
J'ai trouvé ça d'un charme fou, une ode évidente à la Femme et à sa beauté, et qui ressemble à un roman qu'on lit le temps d'un été sur une plage, sans vulgarité, où tout a l'air simple mais compliqué à la fois. Après, je dirais qu'il ne faut pas être allergique au style de Mouret, très emprunté alors à Eric Rohmer, mais c'est un cinéma qui me touche.