Faire un film Venom dans un univers sans Spider-Man déjà on part sur une idée débile. Ca n'empêche pas de faire un bon film derrière, et surtout vu le casting pour le film ça pouvait quand même augurer de bonnes choses; au final toutes les craintes qu'on pouvait avoir sur un film comme ça sont présentes à l'écran. Certains éléments qu'on aurait même pas voulu imaginer prennent vie et ça devient une véritable catastrophe.
Venom a l'emballage d'un blockbuster vide et opportuniste, mais il est fichu comme un direct to dvd de 2003. Semblant dater d'une autre époque dans sa construction, jamais le film ne vous surprendra à par dans ces moments de malaise involontaires qui au choix peuvent vous faire rire ou vous arracher les cheveux.
On est bien loin de ce que peut représenter Venom, même une version bête et vulgaire aurait été plus réjouissante; on y retrouve juste le côté alien balèze. Ca aurait put être un film lambda avec un symbiote random ça n'aurait rien changé. Ici, le film est à mi chemin entre Lilo et Stich pour son côté méchant alien qui veut faire le mal qui devient gentil car il voit que le monde c'est bien, et de The Mask avec un Tom Hardy qui gesticule et grimace entre plusieurs séquences quasi cartoonesques.
Le film est tellement aseptisé que ça en devient risible, effectivement on a un Venom qui mange des têtes (que des gens très très méchants hein) mais on a l'impression qu'il croque dans de la barbe à papa. Un classement Rated-R n'aurait pas été forcement nécessaire, mais on en arrive à un point où n'importe quel blockbuster tout public paraît plus gore à côté. Un film Marvel Studio contient plus d'hémoglobine et de personnages immoraux à côté, c'est vous dire.
Rien ne va au niveau des acteurs; Tom Hardy est en roue libre totale, Riz Ahmed a laissé son âme au vestiaire avant d'aller sur le plateau de tournage, et le reste du casting est en pilote automatique. Même si Ruben Fleischer s'est fait déposséder de son film, on se rend compte qu'il était dès le début dans le flou avec une réalisation des plus banale mais voulant tout de même se la raconter.
On retiendra juste la deuxième scène post-générique, qui a plus les allures d'un teaser/publicité mais qui est très généreux et rend le film le précédant encore plus vain (la première scène étant un des point culminant du ridicule du film, c'est quasi surréaliste).
En résulte sans doute un des pire film adapté de comics des années 2010.