La renommée de Utu vient en partie de son statut de film culte. Il aura été un des premiers film néo-zélandais sélectionné à Cannes, et certains qui l'avaient vu à l'époque avaient été impressionnés au-delà de toute mesure. Le problème, c'est qu'à part ces quelques happy few, personne ou presque ne l'avait vu. Peu diffusé dans les années 80, que ce soit en salles ou en VHS, Utu est resté tout bonnement invisible pour la plupart... C'est la magie du dvd qui l'a rendu à nouveau visible vers 2020.
A l'arrivée, Utu est effectivement très singulier. La photo est splendide : les décors et les grands espaces qu'il met en scène sont réellement impressionnants. Le personnage principal est marquant, le sujet est original et le ton général du film est vraiment très déroutant. Si l'idée d'ensemble est aboutie, on peut quand même regretter que certains moments tirent un peu en longueur, que certaines attitudes sonnent faux, et que les sauts dans l'intrigue ne soient pas toujours bien amenés... Geoff Murphy tire un maximum de son modeste budget, mais le film accuse quand même le poids du temps qui e.
Mais ce sont davantage les qualités qui ressortent. Parce que Utu est sans compromis, voire même brutal ; parce qu'il n'est pas manichéen ; et surtout parce qu'on n'a pas vraiment l'habitude de voir un film traiter du soulèvement des maoris contre les britanniques.
Utu reste donc déroutant, singulier et largement unique.