Le film s'inspire de la vie de Te Kooti, un chef maori révolté contre l’occupation britannique entre 1868 et 1872, mais qui s‘attaqua aussi à d’autres clans maoris.
Le conflit du film ressemble par moment plus à une guerre civile qu’une guerre coloniale, avec ses personnages maoris ou Pakehas qui se connaissent souvent de longue date et sont personnellement impliqués dans l’affrontement. Le titre du film, Utu, synonyme de la vengeance ou de la loi du talion en maori, fait référence à leur motivation, à leur querelle sans fin.
Cette impression de guerre civile est renforcée par le meurtre dans l’indifférence générale de l’officier britannique par son propre camp, comme s’il était juste en trop dans ce conflit qu’il a pourtant en partie initié. On suppose que c’est lui qui dans son ignorance a lâché sa troupe sur un village allié et ainsi déclenché la révolte, même s’il est sous-entendu que les conflits s’enchainaient depuis un moment dans tous les cas. L’arrivée des européens rajoute une pression supplémentaire sur les populations autochtones et la question de la possession de la terre et aux centres des conflits avant qu’ils ne dégénèrent en cycle de vengeance.
Les rebelles de Te Wheke luttent contre la colonisation, mais semblent déjà très occidentalisés avec leurs armes à feu et leurs haillons de vêtements européens. Avec leur allure de pillards ils évoquent les bandes apaches des westerns américains. D'ailleurs beaucoup d'élément du film font très western.
Conclusion ? C'est du lourd !!
L’intérêt du film est de présenter de manière non manichéenne un conflit méconnu entre colon et autochtones. Il n’y a ni bon ni mauvais dans cette histoire, seulement des hommes désespéré ou en colère qui pensent que la fin justifie les moyens.
Sombre, nihiliste et sans concession Utu est un film puissant comme on en voit peu dans le genre film de guerre, digne de figurer au coté de Zoulouland.