Une comédie noire et chorale magnifiquement interprétée et réalisée de main de maître par James Whale. L'atmosphère anxiogène du château est perceptible de suite avec les prestations étonnantes d'Ernest Thesiger en aristo déphasé et d'Eva Moore en bigote pudibonde acariâtre. Nous sommes avant l'instauration du code Hayes, et Whale s'en donne à cœur joie dans une critique de la pudibonderie qui prend son point culminant quand Eva Moore agresse verbalement la jolie Gloria Stuart. Certaines séquences doivent beaucoup à l'expressionnisme (le miroir déformant dans lequel Gloria Stuart se regarde, ou le jeu d'ombres chinoises) Quant à la scène d'amour et que d'aucuns ont décrié, il faut peut-être assimiler le fait qu'on est en plein dans le second degré. Tout cela est mené à un train d'enfer avec des acteurs au top qu'il faudrait citer tous, mais on peut avoir un faible pour la classe de Melvyn Douglas et la beauté de Gloria Stuart, un vrai plaisir !.