Une soirée d'enfer, c'est l'exemple type de production pop dont tout repose sur son casting et son ambiance, mais qui est en réalité complètement creuse. On a Topher Grace qui joue les beaux gosses, Dan Fogler qui sert de Zach Galifianakis du pauvre, Teresa Palmer qui incarne la bombe, et Anna Faris qui est collée sur l'affiche alors qu'en réalité on ne la voit que très peu.
On place le tout dans les années 80, histoire d'attirer un public trentenaire (ou plus, ou moins) qui sera émoustillé par la bande-originale ressortant tous les tubes d'époque, et qui aura — s'il a foiré sa vie — une fiction où le loser joue les cendrillons, conquiert sa belle, et finalement devient le super winner. C'est usé à mort, et manque de bol, l'aspect burlesque qui devait soutenir le tout est mou, ne fait rire qu'à peu d'occasions, faisant reposer le tout sur les épaules de Fogler qui joue le bouffon censé faire rire. Qui plus est, le type qui finit vendeur et se fait bourrer le mou avec des « fais quelque chose de ta vie » sonne comme un Clerks, 15 ans plus tard...
Bref, Une soirée d'enfer est une production ressemblant à à peu près tout ce qui s'est vu récemment, que ça soit Sex Friends ou Sexe entre amis, bien que l'aspect nostalgique vienne sauver le tout de la noyade.
Dans le genre on lui préférera largement un teen-movie assumé tel American Pie, ne cherchant pas à nous noyer dans une romance ou un récit moralisateur de façon dissimulée. Mieux, si l'on aime l'aspect rétro, il sera bien plus profitable de se remater La Machine à démonter le temps, qui elle au moins disposait d'une pléiade d'acteurs où tous avaient leur importance pour créer une réelle synergie.
Le casting se montre relativement à la hauteur (pour ce qui leur est demandé), et certains auront même le plaisir de voir Michelle Trachtenberg, plus connue comme étant la petite soeur de Buffy la tueuse de vampires, profitant du bordel de la soirée pour jouer les bombes ultra-chaudes, tranchant avec son personnage de frangine un peu cruche. On appréciera également de retrouver Michael Biehn en père flic, et qui sera d'ailleurs le seul à sortir quelque chose d'intelligent durant toute cette soirée.
Pour conclure, si vous espériez un film dans la veine des teens movies des années 80, c'est loupé, si l'on veut une comédie des années 80, autant en regarder une de cette époque et pas une tournée en 2011. Ceux qui n'ont pas connu cette décennie auront là un produit permettant de prolonger l'idéal qu'ils s'en font, mais les années 80 c'était pas vraiment ça...
Mention spéciale pour la bande-originale, qui arrive à mélanger tubes planétaires et d'autres moins populaires, ce qui aura le mérite de maintenir éveillé le mélomane qui se fait chier.