C’est vrai qu’en , les jeunes de mon âge s’embrassent avec la langue ?
Il faut savoir préalablement qu’au Japon, la garde d’un enfant de parents séparés revient exclusivement à celui qui le conserve, sans possibilité pour l’autre d’entrer en . C’est le cas de Jay, un gaijin, depuis neuf ans, mais il croise sa fille par hasard dans son taxi.
Une part manquante fait montre d’une remarquable profondeur, explorant avec une sensibilité aiguë le choc des cultures et les méandres complexes des relations familiales. Le film, loin des clichés faciles, dépeint avec une justesse poignante le parcours d'un père éperdu, en quête de sa fille enlevée par sa mère, dans un Japon où une loi inique lui dénie tout droit parental.
Romain Duris, d'une sobriété déconcertante, livre une performance tout en nuances, incarnant avec une troublante vérité la détresse et la détermination de son personnage. Son aisance à s'exprimer en japonais ébaubit de naturel, ajoutant une authenticité supplémentaire à son interprétation.
Le métrage, bien que traitant d'un sujet grave, est ponctué de moments de légèreté bienvenus, notamment grâce à la présence attachante du singe domestique nommé Jean-Pierre. Ces interludes humoristiques, habilement dosés, permettent de souffler entre les scènes intenses et émouvantes.
Le décor cinégénique de la capitale nippone, avec ses rues animées et ses paysages contrastés, sert de toile de fond idéale à cette histoire poignante. La réalisation, soignée et inspirée, met en valeur la beauté étrange et fascinante de Tokyo.
Bref, c’est un film bouleversant et nécessaire, qui témoigne avec une grande humanité de la force de l'amour paternel et de la complexité des relations interculturelles.