Une nuit sur le mont chauve par Cinemaniaque

Un court métrage tout simplement impressionnant. D'abord, parce qu'il est angoissant à souhait, illustrant par une série d'images hétérogènes la musique de Moussorgsky qui, disons-le, n'était pas un joyeux luron en matière de composition. Alexeieff sure Disney en la matière, qui l'a tout simplement copié (limite plagié par moments) pour Fantasia. Mais la force de ce film tient dans sa réalisation : loin de l'animation traditionnel, Une nuit sur le mont chauve est un film de l' "écran d'épingles", une véritable merveille technique, ancêtre de l'écran d'ordinateur et de ses pixels puisqu'il s'agit d'un rectangle perforé de 240 000 épingles, agissant comme des points à avancer ou reculer pour obtenir une grande variété de gris, les extrêmes étant le noir le plus opaque et le blanc le plus virginal. En résulte ici un spectacle en noir et blanc sublime, ajoutant à l'atmosphère angoissante que j'ai cité un cachet unique, obscurcissant encore plus le film. Et comme c'est un court métrage, on a pas le temps de s'ennuyer. Une véritable audace et, surtout, une véritable prouesse !