Deux ans après l’inoubliable “L’année de tous les dangers” de Peter Weir et juste avant le cultissime “La déchirure” de Roland Joffé, et l’éprouvant “Salvador” d’Oliver Stone, c’est au tour de Roger Spottiswoode (“Randonnée pour un tueur”) de s'essayer au drame historique par le biais du journalisme d’investigation. Pari réussi, de par sa reconstitution parfaite, bien évidemment, mais surtout grâce à ses acteurs (Nick Nolte, Gene Hackman, Joanna Cassidy, Jean-Louis Trintignant, Ed Harris, Richard Masur..), un casting talentueux, donnant au récit, un crédit dramatique indéniable, tout comme les long-métrages précités ci-dessus. Pour l’heure, l’histoire se déroule au Nicaragua en cette sanglante année 1979, qui voit les rebelles Sandinistes affronter les armées du dictateur Somoza. C’est dans ce contexte de guerre civile que le photographe et journaliste Russell Price (Nick Nolte, certainement dans l’un de ses meilleurs rôles), est envoyé sur place. Russell est accompagné d’Alex Graver (Gene Hackman), son chef et de Claire (Joanna Cassidy), une journaliste radio. Le trio doit couvrir les combats au coeur même de Managua, la capitale du pays. Tout comme Mel Gibson (“L’année de tous les dangers”), Sam Waterston (“La déchirure”), ou encore James Wood (“Salvador”), un cas de conscience se pose à Russell, comment pouvoir relayer pour le reste du monde des images d’innocents en souf, sans prendre parti ? “Under Fire” pose la douloureuse question existentielle du journaliste d’investigation, à savoir, doit-il rester neutre face à l'atrocité ? Mais le film va encore plus loin, puisqu’il traite aussi de ce que l’on appelle aujourd’hui, les “Fake News”, un procédé aussi vieux que la guerre elle-même, tout en montrant qu’un appareil photo est une arme toute aussi redoutable qu’un canon !