Un stupéfiant Noël fonctionne durant sa première demi-heure, soit la mise en place de deux mondes que réunit seulement un poste de télévision au travers duquel deux hommes vont échanger leur place et reconsidérer leur rôle au sein de la famille. Le détournement des valeurs inhérentes à la culture de Noël, puisqu’il s’agit pour l’un d’écouler de la drogue par l’intermédiaire de petits biscuits décorés, pour l’autre de chasser un coach séducteur aux mains baladeuses afin de reconquérir le cœur de son épouse, devient vite redondant et propose une virulence d’autant plus inoffensive qu’elle s’avère dépourvue de cibles véritables. Les comédiens ne disposent pas d’un espace de jeu suffisant pour faire vivre et évoluer leur personnage respectif, reproduisent des actions et répètent des paroles jusqu’à les vider de leur substance. La réalisation, soignée mais impersonnelle, emballe un produit conçu comme cadeau de surenchère offert par chaînes de télévision et plateforme à leurs consommateurs.