Comment se laisser porter par la prétendue magie du film The Magic of Belle Isle compte tenu de son scénario stéréotypé qui ferme la porte à toute surprise ou audace d’écriture un tant soit peu revigorante ? Le film glisse sur tout ce qu’il essaie de mettre en place : ses acteurs lui échappent, son histoire ne s’ancre jamais dans une terre, son évolution respecte point par point les étapes obligées du cahier des charges mélodramatique avec un personnage d’entrée de jeu bourru qui s’adoucie au de la famille voisine, et en particulier d’une jeune fille. On a déjà vu ça mille et une fois, mille et une fois mieux. L’ensemble se traîne pendant une heure et demie, épouse le dynamisme tout relatif de son protagoniste principal, campé par un Morgan Freeman à la fois absent et enfermé dans une série de postures, de grimaces et de sourires qui tiennent lieu de jeu à part entière. Rob Reiner n’a strictement rien à raconter, rien à transmettre, sinon un sentimentalisme pachydermique qui emporte tout sur son age, subtilité, émotion, art. Voilà un film-mouroir qui ne délivre qu’une léthargie galopante, loin, très loin de la magie annoncée.