Fast and slaverin'.

Pour leur petite guerre annuelle, les studios Disney et Dreamworks tapent cette fois dans l'aventure motorisée, pompant chacun de leur côté le film préféré de tous les petits garçons, à savoir "Cars", dont le marchandising n'en fini plus de faire pleuvoir les dollars. N'ayant pas eu le courage de voir le "Planes" de Disney, je ne saurais dire qui a gagné la bataille d'un point de vue artistique mais je peux affirmer que le "Turbo" de Dreamworks n'est finalement pas la purge annoncée par une campagne d'affichage absolument atroce tout en étant parfaitement anodin.

Ouvertement ciblé très jeune public (à l'instar de "Planes"), "Turbo" a d'emblée le mérite de soigner sa carrosserie, proposant un graphisme certes rond et e-partout mais évoluant dans un univers photo-réaliste du plus bel effet, là où l'on aurait pu craindre une charte graphique extrêmement limitée. Epousant le plus possible le point de vue de son minuscule héros baveux, la mise en scène, bien que classique, offre quelques belles idées ( la "naissance" de Turbo rappelle le "Spider-Man de Sam Raimi) et apporte un véritable rythme à un ensemble punchy dont on appréciera également son ambiance west coast et son absence de références pourtant chères à Dreamworks.

Malgré un aspect visuel plus que convenable, on ne peut que regretter la magie qui émanait de récentes productions comme "Dragons" ou "Les cinq légendes", ici aux abonnées absente, "Turbo" n'étant qu'un produit de grande consommation entièrement calibré pour son public de garnements, prévisible et peu mémorable, à l'image de ses personnages tous plus fades les uns que les autres, nous faisant une nouvelle fois le coup du petit pois escaladant la montagne contre l'avis de tous, morale bien gnangnante à l'appui.

Techniquement abouti et loin d'être la catastrophe annoncée, "Turbo" devrait sans problème envoyer du rêve dans les yeux de tous les petits garçons mais laissera de marbre leurs parents qui eux, auraient sûrement souhaité plus d'humour et de fantaisie.