Enfin !!!
J'ai enfin pu le voir !
13 ans que j'attendais ça bordel !!!
Mon frère était allé le voir, avait détesté, et m'en avait parlé. Depuis, j'attends avec grande envie de pouvoir le voir.
Sorti le 3 septembre 2008 en dans un circuit plus que confidentiel, j'enrage contre les distributeurs et cinémas d'être trop frileux pour nous proposer des œuvres comme celle-ci, pourtant auréolée d'un Ours d'or à Berlin.
Bon, je suis peut-être un peu sévère vis à vis de mon cinéma qui avait diffusé Martyrs, sorti le même jour, et que j'avais donc pu aller voir en salle. Ça c'est sympa.
Malgré tout, je regrette de ne pas avoir vu ce fameux Tropa de elite dans une belle salle. Car celui-ci dégage une énergie folle, un rythme soutenu, une action brutale, une caméra proche de l'hystérie, des acteurs possédés (Wagner Moura extraordinaire).
C'est violent, frontal, sans pitié.
Ici il n'y a pas de gentils narcotrafiquants ni de gentils policiers. José Padilha nous plonge dans des favelas rongées par la pourriture, dont le seul remède est une Tropa de elite dont les membres seraient vraisemblablement tous des 00 s'ils travaillaient pour Sa Majesté. C'est à dire qu'ils ont le droit de tuer, exécuter, torturer toutes personnes étant armées, et ayant un lien de près ou de loin avec les narcotrafiquants, qu'elles aient un uniforme ou non.
Car José Padilha dépeint une zone de non-droit, où règne des narcotrafiquants souverains, n'hésitant pas à exécuter (eux aussi) quiconque les trahis, femmes ou enfants. Avec une police corrompue jusqu'à la moelle, seule la B.O.P.E. se dresse et agit face aux criminels.
Le régime de non-droit établi par les narcotrafiquants dans les favelas se retournent finalement contre eux car la B.O.P.E. n'hésite pas à tirer sans sommation, à exécuter sommairement, à réaliser des interrogatoires musclés (euphémisme), à employer tous les moyens pour arriver à leurs fins.
Ce sont Judge, sauf que Dredd paraît être un enfant de cœur comparé au Capitaine de la Tropa (extraordinaire Wagner Moura, comme dit précédemment).
C'est une guerre sans merci entre deux camps déterminés.
Libre à chacun de cautionner ou non, de s'offusquer ou non, d'approuver ou non ce principe de soigner le mal par le mal.
En effet, José Padilha ne fait pas l'apologie de telles méthodes expéditives, mais ne condamne pas non plus.
Faut-il envoyer ce genre de Tropa dans les quartiers Nord de Marseille (Gilles Lellouche serait sans doute content d'avoir le Capitão Nascimento et ses hommes pour appuyer sa Bac Nord). Je prends Marseille pour exemple étant donné que Bac Nord sort bientôt sur nos écrans, sans pour autant comparer les deux œuvres, mais cela vaut pour tous les quartiers de aux mains des trafiquants.
En tout cas, les narcotrafiquants de Rio peuvent se plaindre de violences policières...
José Padilha tente bien d'humaniser ces policiers militaires de l'extrême, on peut réagir de toutes les façons possibles sur ce final qui m'a estomaqué, toujours est-il qu'il envoie un grand coup de pied dans les couilles de la fourmilière, que ça plaise ou non.
C'est la guerre mon Capitão.