Y u do dis ?
Mais qu’est-ce que je viens de regarder… ?Dans le genre pseudo-snuff movie bien creepy, Trash Humpers se pose là. On suit les pérégrinations sans queue ni tête d’un groupe de personnages avec des...
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le 21 juil. 2016
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Mais qu’est-ce que je viens de regarder… ?
Dans le genre pseudo-snuff movie bien creepy, Trash Humpers se pose là. On suit les pérégrinations sans queue ni tête d’un groupe de personnages avec des masques de vieux. Bon pourquoi pas. Voyons ça.
Le film commence au milieu de quelque chose visiblement. Une chose… Qui se poursuit… Heu… j’imagine… ça n’a pas vraiment de sens… Ok je ne comprends rien…
Ayant franchement l’impression qu’on se fout de ma gueule, je change d’approche, j’arrête de subir ce film qui est, me semble-t-il, soit d’une prétention pseudo-moderne incroyable soit une œuvre vraiment paresseuse (surtout connaissant le potentiel de Harmony Korine) et je commence à décortiquer le film. J’avance, je recule, j’accélère, je coupe. J’attrape des pans entiers de film, les dissèque et je regarde les lambeaux du film sous toutes les coutures.
Quelque chose opère alors.
Je me retrouve d’un coup complétement fasciné par ce grain d’image dégueulasse et baveux façon VHS fatiguée. Je commence à trouver du sens dans ces situations glauques, ces cris d’outre-tombe et tous ces personnages cryptiques. J’ai même l’impression que ces couleurs qui déent des traits dégagent une sorte de beauté brute, sans artifice, un goût de surréel…
Trash Humpers n’est pas fait pour être vu. C’est une œuvre sacrificielle balancée dans les méandres d’une société malade. Et plutôt que d’en proposer des outils de compréhension, le film l’affronte à armes égales et lui oppose un nihilisme cynique et violent. On ne peut pas lutter contre l’absurde et l’incompréhension par des explications et les bonnes connexions neuronales. Trash Humpers illustrent des situations absurdes, les développent pour finalement les prendre à bras le corps et exploser avec elles. Pas de prières, pas de larmes, pas de rédemption.
Sortir quelque chose de ce film est tellement laborieux et éreintant qu’on est jamais sûr de ne pas surinterpréter (et peut-être est-ce le but de Korine). Malgré tout, que la réflexion vienne du film ou de nous-même n’a que peu d’importance du moment qu’elle vient. Trash Humpers est définitivement une œuvre particulière qui ne parlera pas à tout le monde mais qui propose sa perspective et son point de vue. Pourquoi s'en priver ?
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le 21 juil. 2016
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