2048, planète Terre : Mister Univers mène une vie rangée d'ouvrier sur Terre avec Miss Univers. Pourtant chaque nuit il rêve de Mars et d'une autre femme. Troublé il décide de s'acheter des souvenirs de Mars...
Comme tout film de SF qui se respecte, l'histoire est tirée d'une nouvelle de Philippe K. Dick. Qui d'autre aurait pu inventer des souvenirs à vendre ?
Ce très bon film est réalisé par Verhoeven qui étale avec un plaisir sadique ces tics visuels. Comme Robocop ou Starship Troopers, c'est un récital d'images mi-gore mi-cartoonesque à base de sang de ketchup, de corps transpercés de toutes parts, de membres sectionnés et de mutation globuleuse.
Film d'action avant tout, ce métrage impose un tempo catchy et enchaîne les scènes d'action sans monopoliser le temps. Le vieillissement des effets spéciaux renforce l'aspect cartoon au détriment du gore. Élément indispensable de l'action movie, les répliques simplistes et bien senties sont présentes et déroulées sur ce ton irrésistible de la déconnade bon enfant du mec qui a l'habitude des fusillades et des séances de torture : Mister Univers. Verhoeven aux commandes, le second degré est omniprésent tout au long du film.
Film de science-fiction aussi, les codes de la SF sont respectés. Les vues panoramiques de Mars et son ciel zébré par les les vaisseaux spatiaux s'offrent à nous, soutenues par des synthétiseurs 8-bit. Oui, la SF des années 80 se veut grandiose mais vieillit mal... Mais l'esthétique ée ne dessert pas cette SF pessimiste et sale, au contraire ! Tel Blade Runner, la vie urbaine est glauque et sombre sur Terre, poussiéreuse et caniculaire sur Mars.
Le film joue beaucoup sur le paradoxe rêve-réalité si cher K. Dick. Le final reste flou bien que quelques indices soient dispersés le long du film. Pas toujours développés mais présents sont les thèmes classiques telles que la différence, la liberté et l'oppression ou la manipulation mentale.
En conclusion, tout amateur de SF se doit de voir ce très bon film. Son coté punchy le fera apprécier des hyperactifs que le contemplatif Blade Runner rebute. Précaution d'utilisation : assurer-vous d'être muni d'un second degré sur vous.